En deuxième Conseil interministériel était prévu jeudi dernier pour le parachèvement du dispositif de régulation des prix, mais jusqu’à l’heure aucune voix officielle ne s’est prononcée, contrairement à Issad Rebrab qui tend à se disculper des accusations dirigées contre son groupe.
Que s’est-il passé jeudi dernier ? Le deuxième Conseil interministériel pour parachever le dispositif juridique et organisationnel relatif à la régulation des prix et la définition de la marge bénéficiaire des produits de large consommation s’est-il réellement tenu ou bien est-ce simplement de l’intox ?
Jusqu’à l’heure, c’est quasiment l’omerta de la part des pouvoirs publics, notamment des responsables du ministère du Commerce qui ne se montrent visiblement guère préoccupés d’informer l’opinion nationale et corriger la bourde dans le cas où il y en a une.
En effet, l’APS a publié mercredi soir une dépêche dans laquelle est mentionné noir sur blanc : « Un deuxième Conseil interministériel se tiendra ce jeudi pour parachever… ». Le lendemain, la même dépêche a été balancée encore une fois et l’on où pouvait lire également : « Selon le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, cette réunion va examiner des décrets exécutifs prévus par les lois relatives à la concurrence et aux pratiques commerciales ».
Deux jours après, les résultats des travaux de ce conseil, jusqu’au moment où nous mettons sous presse cet article, n’ont pas été communiqués. Les voix officielles se sont tues et les interrogations commencent déjà à s’agiter dans les esprits, ce qui laisse de manière indubitable libre cours aux rumeurs et par ricochet au désordre.
Le même jour (mercredi), selon l’APS qui se réfère au ministère, « les équipes de contrôle dépêchées par la direction du contrôle commercial et de la répression de la fraude pour vérifier l’application de cet accord «ont constaté que les prix appliqués par Cevital sur le sucre et l’huile ne sont pas conformes aux termes de l’accord ».
« À cet effet, une mise en demeure a été adressée à ce groupe pour se conformer aux prix fixés par cet accord, à savoir 90 dinars pour le kg du sucre et 600 dinars pour la bonbonne de 5 litres d’huile », ajoute la même dépêche.
Quelques heures plus tard, c’est le patron de Cevital qui s’est exprimé au site électronique Tout Sur l’Algérie (TSA) afin de s’innocenter des accusations portées contre son groupe. Le lendemain, le P-DG du premier groupe agro-industriel en Algérie, a rencontré le directeur de la lutte contre la fraude et la concurrence avant de s’entretenir avec le ministre du Commerce.
Le hic, aux dires d’Issad Rebrab qui a accordé des entretiens à nos confrères d’El Watan et ceux du Temps d’Algérie, Mustapha Benbada, se dit « étonné » avant de déclarer « qu’il n’avait aucun problème avec Cevital ». « Il m’a répondu ne pas être au courant de cette information, précisant que l’un de ses services avait adressé cette dépêche à l’APS.
En réalité, il n’y a pas eu de mise en demeure du ministère du Commerce envoyée à Cevital », lit-on dans l’interview que Rebrab a accordée aux Temps d’Algérie.
Qui cherche à salir l’image du groupe privé le plus créateurs d’emplois et de richesses en Algérie ? À qui profite cette bataille ouverte à l’encontre de ce groupe ? Qui tire réellement les ficelles ? Le limogeage de Telli Safi et son remplacement par Aïssa Zelmati en qualité de nouveau Secrétaire général du ministère ne rime-t-il pas avec les tirs ouverts à l’encontre de Cevital ?
D’ailleurs, lors de la cérémonie d’installation le ministre a appelé les cadres du secteur « à s’en tenir aux instructions du ministère tant aux plans de la mobilisation, de la sensibilisation et de l’information que du suivi et de la communication des données du marché dans les prochains jours et qui connaîtront la mise en oeuvre effective des décisions du gouvernement concernant notamment la baisse des prix du sucre et de l’huile ».
Cependant, pour Issad Rebrab, Cevital ne se laissera pas faire, car selon lui la vraie menace vient à travers la suppression des taxes de 52% au profit des importateurs, alors que les producteurs – transformateurs ont bénéficié de 22%.
« Je ne comprends pas la position de certains ! Dans notre pays, c’est comme si l’on cherchait à couler une entreprise qui crée de la richesse, qui paie ses impôts et qui crée aussi des milliers d’emplois aux fins d’encourager les importations », a-t-il affirmé, avant d’ajouter que Cevital « est une entreprise bâtie sur du roc et qui défendra sa part de marché contre le lobby des importateurs ». À bon entendeur …