L’absence du RCD et la division au sein de la mouvance islamiste marquent l’université d’été du MSP.
Que ce passe-t-il à la Cnltd? Il semble que le courant ne passe plus entre les membres de cette alliance dite «stratégique». Partenaires du MSP au sein de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique(Cnltd) et l’Instance de suivi et de concertation de l’opposition (Isco), le RCD, le parti laïque de cette coalition, a brillé par son absence à l’université d’été de cette formation islamiste organisée depuis lundi dernier à Alger.
Contrairement à d’autres chefs de parti, Mohcen Belabès n’a pas assisté à l’université d’été de son partenaire politique. Le MSP qui a pris langue avec le pouvoir, a présenté le recul du gouvernement ou le gel de l’instruction sur la vente d’alcool de Amara Benyounès, l’introduction de l’enseignement de l’arabe dialectal dans le cycle primaire de Mme Benghebrit, le blocage au Conseil de la nation de la loi criminalisant la violence faite aux femmes, comme un trophée de guerre, même s’il considère que la bataille a été remportée grâce à la mobilisation de l’ensemble de la société au sein de laquelle le courant islamiste ne représente qu’une petite partie.
S’agit-il d’un deal ou d’une vente concomitante entre le MSP et le pouvoir? L’absence du RCD n’est pas la seule brouille qui apparaît au grand jour. La division au sein de la mouvance islamiste est visible.
Hormis la présence du représentant du mouvement El-Binaa de Ahmed Dan, parti non encore agréé, du secrétaire général du parti Ennahda, Mohamed Douibi et de celui d’El-Islah, Fellali Ghouini, le FJD de Abdallah Djaballah, le Front du changement de Abdelmadjid Menasra n’ont pas dépêché des représentants à la messe de fin d’été du MSP. Par contre, le lien tramé ou recousu récemment avec le pouvoir se consolide davantage.
Ahmed Ouyahia, l’interlocuteur attitré du MSP, a envoyé l’ex-porte-parole du parti, Mme Nouara Djaâfar, réputée fidèle et proche de l’actuel directeur de cabinet de la présidence de la République, pour représenter le RND à l’ouverture des travaux de la XIIIème université d’été du parti du défunt Nahnah.
Le MSP, le parti le plus en vue au sein de la Cnltd est beaucoup plus captivé par le combat d’arrière-garde que l’unité d’action de l’opposition. Sa démarche de rapprochement avec le pouvoir initiée et menée en solo, a fini par installer le doute et la mésentente au sein du bloc de l’opposition à bout de souffle.
Si l’ancien Premiers ministre, Ahmed Ghozali et l’ancien chef du gouvernement ont été présents, en revanche Ali Benflis n’a pas assisté à cette manifestation et s’est fait représenter par un cadre du parti.
Dans le même ordre d’idées, le MSP semble avoir retrouvé un arrangement entre l’aile participationniste et les adeptes de la nouvelle ligne de rupture avec le pouvoir.
Absents de toutes les précédentes réunions et autres regroupements de leurs partis, suite à la divergence de vision et d’intérêts avec Makri, Abderrahmane Saïdi, l’ex-président de madjles echoura et l’ancien président du MSP, Bouguerra Soltani, ont pris part avec étalage à cette université d’été.
Cela intervient, faut-il le souligner après une réelle détérioration des relations entre les actuels et les anciens dirigeants.
D’ailleurs, ce dernier a animé hier une conférence intitulée «Les questions liées à l’identité nationale et le renouveau».
Une autre conférence sur «l’éducation nationale» est programmée pour la même journée.
Par ailleurs, le MSP cache mal ses liens étroits avec les Frères musulmans égyptiens.
Tout un groupe parlementaire du Parti liberté et justice de Mohamed Morsi déchu, ont pris part à cette messe, et dont l’intervention a déclenché l’applaudimètre dans la salle.
Les cadres, militants et élus du MSP ont longuement ovationné leurs invités égyptiens venus implorer le soutien de la classe politique algérienne au nom de la démocratie et des libertés.
L’ex-Premier ministre tunisien Mamadi Djabali deuxième homme du parti Ennahda de Cheikh Rached Ghannouchi a été reçu comme invité d’honneur de cette manifestation.