Certaines personnes font de la mendicité un métier lucratif qu’ils veulent, coûte que coûte, transmettre à leurs enfants en héritage, en les incitant à faire de même, une formation professionnelle en quelque sorte.
En effet, pendant ce mois de Ramadhan, le phénomène de la mendicité a pris de l’ampleur en ville. On retrouve ces personnes à chaque coin de rue, devant les boulangeries ou devant les mosquées, non pas pour demander du pain ni pour faire la prière, mais pour exiger de l’argent.
Ce qui est, cependant, grave et intolérable, c’est que plusieurs mendiantes utilisent des enfants mal habillés, assis à même le sol ou sur des bouts de carton, en train de mendier ou endormis, certainement à coup de somnifère pour faire croire qu’ils sont malades.
Autour d’une seule femme, on peut trouver deux, trois ou même quatre enfants qui semblent être du même âge, faisant la manche, comme ça se passe à la rue des Frères Niati (Plateau) où une femme et un jeune homme avec deux enfants sont ensemble, en train de mendier et cinq mètres plus loin, c’est leur fille qui fait la manche avec une assiette devant elle, où des passants déposent des pièces, mais des que ces généreux passants tournent le dos, la fillette, enlève, la où les pièces de monnaie déposées, pour faire croire qu’elle n’a rien récolté.
Une cinquante de mètres plus loin, c’est une autre femme installée entre deux magasins de vente de téléphone portable en train de mendier, entourée de quatre enfants, dont deux plongés dans un profond sommeil, dormant à même le sol sur des bouts de carton, sans citer l’homme qui accompagné de son fils dont l’âge ne dépasse pas huit ans, passe de bus en bus pour prier les passagers de l’aider pour acheter une baguette de pain, mais n’aura pas le pain.
Ou encore ce couple que l’on retrouve chaque jour du côté de la rue Khemisti, accompagné d’une fillette, dont la tête est toujours serrée à l’aide d’un foulard pour faire croire qu’elle est malade.
Ce couple, une ordonnance renouvelée à chaque fois avec une date récente, sauf que ce couple joue cette comédie à longueur d’année. «Cette fillette ne se nourrit pas de médicaments quand même !», dira ulcéré un riverain qui les connait bien.
Une question mérite d’être posée aux autorités compétentes. « Que devient la loi relative à la protection des enfants et à quoi sert un texte qu’on n’applique pas ?»
Célébrer la journée mondiale de l’enfance en faisant danser des enfants qu’on ramène de certaines crèches en se gavant de gâteaux et de boissons gazeuses et en offrant des tableaux d’honneur et quelques jouets, ne règle pas le problème des enfants malheureux.
«Faites des statistiques et occupez-vous sérieusement de la meilleure façon de réagir contre les maux sociaux qui gangrènent notre société», conclura notre interlocuteur à l’adresse de ces associations promptes à festoyer.
A. Bekhaïtia