Le président Macron, qui n’arrive pas à apaiser la colère des Français malgré des mesures sociales décidées, va adresser «une lettre aux Français» à travers laquelle il amorcera le «grand débat national», initiative qui montre qu’il ne veut pas changer de cap dans ses réformes.
La mobilisation des «gilets jaunes» a été en hausse samedi à travers plusieurs en France, dans sa 9e semaine, avec moins de violence, à deux jours de la lettre du président Emmanuel Macron aux Français dans laquelle il expliquera les contours du «débat national». Ainsi, le mouvement redémarre au moment où on commençait à parler de son essoufflement. Ils étaient, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, plus de 84.000 manifestants en France, dont plus de 8.000 à Paris, et les autorités ont mobilisé 80.000 policiers, au bord de la rupture physique, au moment où le gouvernement est en préparation d’une nouvelle loi pour sanctionner les organisateurs, participants et «casseurs» à des manifestations non-déclarées.
Pour la journée, la police a procédé à 240 interpellations, dont deux cents personnes ont été placées en garde à vue. Depuis le début de la contestation populaire, le 17 novembre dernier, née de la hausse des prix du carburants et de la dégradation du pouvoir d’achat des Français, 5.339 personnes ont été gardées en vue, parmi elles 152 ont été placées en mandat de dépôt. 815 ont été jugées en comparution immédiate. La mobilisation de samedi s’est caractérisée par une baisse de violence même si des heurts ont éclaté entre les forces de sécurité et les manifestants dans plusieurs points en France, dont à Paris, Bourges, Nîmes, Rouen, Bordeaux, Toulouse, Montpellier et Marseille.
Les manifestants ont scandé des slogans hostiles au gouvernement tels «Castaner en prison» ou «Macron démission». Lundi, le président Macron, qui n’arrive pas encore à apaiser la colère des Français malgré des mesures sociales décidées, devra adresser «une lettre au Français» à travers laquelle il amorcera le «grand débat national». Une initiative qui montre, selon de nombreux analystes», qu’il ne veut pas changer de cap dans ses réformes, dont la majeur partie est décriée. Ce «grand débat national», rejeté par le mouvement des «gilets jaunes» et une partie de l’opposition, devra contenir tous les sujets ayant trait avec les revendications des Français qui sont dans la rue depuis presque deux mois. Victime de la verticalité de sa gouvernance, le président Macron ne sortira pas indemne, selon les mêmes analystes, de cette crise sociale devenue politique qui «l’obligera à se réinventer».
Les 10 milliards d’euros mis sur la table pour les besoins sociaux des Français, qui n’ont pas réussi à éteindre le feu, montre que la crise est profonde en France et que les Français, derrière le mouvement des «gilets jaunes», ne sont pas prêts à céder devant la dureté de leur vie quotidienne.