Dans un contexte de crise financière et les répercussions qui pourraient en découler, les marchés pétroliers vacillent, parce qu’instables ; la preuve, le prix du baril a chuté de plus de dix dollars en une semaine. Une situation, si elle s’installe dans la durée, va certainement se répercuter sur l’équilibre budgétaire dans les pays à économie pétrolière, à l’exemple de l’Algérie.
Le projet de loi de finances 2012, dont le ministre des Finances, Karim Djoudi, en a révélé quelques détails dans l’entretien qu’il a accordé à l’APS, sera certainement élaboré sur la base d’un baril de brut à trente sept dollars. De l’optimise dans l’air ? Optimiste, l’est effectivement l’argentier du pays quand il va aborder la question du financement de l’économie nationale. «Il n’y aura aucun problème pour le financement du plan quinquennal, et ce, quel que soit le cours du brut sur les marchés», dira-t-il. Normal, il y a de l’argent dans les caisses de l’Etat, mais pour combien de temps ? Peut-être que d’autres pays pétroliers sont moins lotis que le nôtre, et la cagnotte qu’ils ont réussi à amasser ces dernières années, à la faveur du redressement des marchés et de la reprise économique, fut-elle
fragile, risquerait de fondre comme de la neige au soleil. Pour les pays développés, un retournement de situation sur les marchés de l’énergie, de manière générale, les ménages n’en verront pas réellement les effets positifs. Expliqué autrement : si les cours de l’or noir baissent, les grandes compagnies pétrolières et gazières ne vont pas répercuter cela sur les prix à la pompe. Tout le monde se souvient de la controverse, en France, il y a quelques semaines : le patron de Total était accusé de ne pas répercuter les baisses des cours dans les mêmes proportions que les hausses, ou encore dans les mêmes délais. Christophe de Margerie, P-DG du groupe, avait alors déclaré qu’il s’était «engagé» vis-à-vis de Bercy à répercuter les prix du pétrole à la pompe. Sans provocation, le problème, c’est qu’on va continuer à le faire et donc ça ne va pas faire plaisir. Le patron s’était déjà fait mal voir des Français en avril dernier en jugeant inévitable que le litre de super grimpe à deux euros. Nicolas Sarkozy avait alors réagi vivement en qualifiant ces propos «d’indécents» et en prévenant : «Je vais m’occuper de lui.» Un rapport de la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) a cependant conclu en faveur du pétrolier sur la répercussion des prix. La loi du marché qui régule les prix suivant l’équation de l’offre et la demande est une chimère. Et, les patrons des compagnies pétrolières pourraient continuer à penser que la logique des ménages n’est pas réellement la leur. Ils sont à l’aise tant qu’il y a et y’aura du pétrole. A l’heure qu’il est, il est acquis que les réserves de pétrole sont suffisantes pour les 30 à 40 prochaines années. Mais quand est-ce que sera produit le dernier baril de pétrole ? La question centrale qui préoccupe experts et gouvernements.