En affirmant que le retard dans la finalisation de la révision constitutionnelle est dû au souci du président d’associer la majorité de la classe politique, Amar Saadani confirme ce que nous disions de son parti et de ceux qui soutiennent Abdelaziz Bouteflika, à savoir que cette armada de partis n’est que de la configuration folklorique, juste utile pour accompagner, gêner, faire du tapage et court-circuiter.
Pourquoi donc Bouteflika aurait-il besoin d’une opposition qu’il n’aime pas et dont il ne dit que du mal ? Il y a anguille sous roche car à chaque crise en haut lieu, Amar Saadani est envoyé faire le pompier-pyromane.
Autrement, pourquoi avoir besoin d’une minorité considérée de « microscopique » lorsque nous savons que seuls quelques partis réellement inscrits dans l’opposition et à ancrage populaire n’ont pas pris part au festival de consultations menées par Ahmed Ouyahia ?
A ces consultations, forcées et imposées dans le sillage du printemps arabe et des marches de l’opposition, férocement réprimées par la police, l’écrasante majorité des partis, à commencer par le FLN, le RND et le PT, ont été reçus par Ouyahia dans un climat de fête, ne cessaient de claironner tous les responsables au sortir de chaque entrevue.
En affirmant et en révélant le souci du président, Amar Saadani ne fait que confirmer le vrai poids de l’opposition, un poids réel, imposant, un poids qui, dans les laboratoires du régime pèse plus lourd que ce qu’il avance.
Saadani vient de reconnaître, sans doute avec beaucoup d’intelligence, que son parti et le RND ne représentent, en définitive, rien, ni ne constituent une garantie de stabilité pour le pays!
Autrement, pourquoi la révision constitutionnelle n’a pas encore lieu, deux années après avoir reçu tout ce monde, partis et personnalités dont le chef terroriste…….Madani Mezreg ?
Il se peut cependant aussi que le patron du FLN fasse porter le retard dans la rédaction de cette constitution à l’opposition pour cacher autre chose de plus difficilement avouable en haut lieu. Dans ce cas comme dans d’autres l’opposition a bon dos.
Achour Boufetta
