Le président Bouteflika est partant pour un quatrième mandat. Tout porte à le croire. Et les indices ne manquent pas. La preuve en est dans les préparatifs pour l’installation du dispositif de sa campagne électorale.
Malgré les difficultés que traversent les partis qui l’ont soutenu depuis le début, les contradictions dans les déclarations des uns et des autres, les affirmations vite démenties, les faits plaident pour le contraire. En effet, la direction de campagne a commencé à se composer avec, malgré quelques figures ayant déjà fait partie, une nouveauté pour le moins surprenante. De nouvelles têtes pourraient figurer dans le staff de campagne version 2014. Signe du début de précision de l’option Bouteflika, la décision de la direction du RND de convoquer une réunion avec les secrétaires de wilayas chargés de la communication pour préparer le plan de campagne. Mêmes orientations au FLN malgré ses difficultés étant donné que les différents camps qui s’affrontent s’accordent sur le soutien de la candidature de Bouteflika. Les responsables et les anciens ministres du parti ont déjà reçu instruction d’investir le terrain, chacun suivant sa région. Cela en plus des partis regroupés autour du Taj et du MPA qui feront campagne pour lui. Le terrain sera ainsi envahi par les soutiens et partisans de Bouteflika en plus des médias publics qui ont déjà annoncé la couleur.
Le temps pressant, ils ont d’ores et déjà pris commande auprès de l’imprimerie de l’Anep pour les besoins de l’image du candidat, de l’affichage.
Par ailleurs, le candidat Bouteflika aurait retiré les formulaires de signatures que les partis se chargeront de recueillir pour son compte. Un autre indice qui conforte l’option du 4e mandat, alors que le dispositif se met en place pour le lui garantir. Derrière cette armée de soutien se dressent les associations et les comités de soutien nés lors de son premier mandat, et qui continuent d’activer et surtout de défendre son bilan après avoir soutenu son programme.
Tout ce beau monde va agir selon un plan d’action élaboré par la direction de campagne qui devrait s’appuyer sur deux axes, à savoir la stabilité et les réalisations des premiers mandats à poursuivre. La tête de cette direction pourrait revenir, et là c’est une surprise, selon certaines sources, à Ahmed Ouyahia. L’ancien chef de gouvernement qui s’est déjà vu confier, pour le compte de l’Union africaine, la supervision des législatives mauritaniennes sur décision du Président, se voit ainsi l’occasion offerte de revenir au devant de la scène. Pour le communicationnel, c’est un autre revenant, Hamraoui Habib Chawki, qui était déjà dans le staff lors de la précédente campagne drivée par l’actuel Premier ministre, Abdelmalek Sellal.
Le journaliste, ancien ministre de la Communication et ambassadeur en Roumanie, aura la charge de soigner l’image du candidat Bouteflika à travers les médias, un secteur qu’il connaît trop bien.
Par ailleurs, des jeunes qui ont gravité autour de la direction de campagne de 2009 ont été approchés pour reprendre du service à l’occasion de la campagne de 2014. Cela sans compter les autres catégories sociales qui ne manqueront pas de rejoindre le pont. Les unions et autres organisations l’ont déjà fait pour certaines, à l’image de l’UGTA, alors que d’autres attendent le coup de sifflet pour entrer en scène. Les étudiants, les artistes, le patronat… viendront gonfler les rangs des partisans et équilibrer par le dosage régional, professionnel et social.
Demeure cependant l’énigme Ouyahia que l’on croyait fini après avoir été démis du gouvernement et avoir démissionné de la tête du RND. Il faut noter que le président, qui lui a renouvelé plusieurs fois sa confiance, ne l’a jamais laissé sillonner le pays, comme le fait actuellement Sellal, et que celui-ci n’a pas été tendre avec lui lorsque la question du quatrième mandat lui a été posé (“l’Algérie a-t-elle besoin d’un quatrième mandat ?”, avait-il rétorqué). Pourtant, c’est le Président qui le désigne pour diriger la commission d’observation de l’UA des législatives en Mauritanie et c’est lui, si son choix de conduire sa campagne se confirme totalement, qui l’aura également décidé. Cela signifie un retour de confiance entre les deux hommes. Ou un deal.
D .B