Quatrième mandat de Bouteflika, Soltani tergiverse

Quatrième mandat de Bouteflika, Soltani tergiverse

A moins d’une semaine du congrès du MSP, Soltani ne rejette plus un quatrième mandat pour le président Bouteflika et conditionne le soutien de son parti par le contenu de la prochaine révision de la Constitution.

Il y a un mois, le président du Mouvement de la société pour la paix, Aboudjerra Soltani avait laissé entendre que son parti etait contre un quatrième mandat du président Bouteflika, une position confirmée par son cadre, Abderrezak Mokri, d’une manière plus directe. Cependant, à moins d’une semaine du congrès de cette formation islamiste, Soltani conditionne son soutien à un quatrième mandat par le contenu de la prochaine révision de la Constitution.



Dans une déclaration à la presse, en marge de l’ouverture des travaux de l’université du printemps, organisée par le bureau exécutif du mouvement, ouverte vendredi dernier, Aboudjerra Soltani a précisé concernant l’élection présidentielle, que son parti doit d’abord prendre connaissance du contenu de la nouvelle Constitution avant de se prononcer sur le soutien ou non à un 4ème mandat du Président Bouteflika.

Il est à noter que 120 militants du MSP prennent part à cette université de printemps, ultime activité politique avant la tenue du 5ème Congrès du mouvement prévu à Alger, en mai prochain.

Ce changement de position de Soltani, dont le mandat comme président du MSP, va expirer dans moins d’une semaine, car il ne se présentera pas pour un troisième mandat lors du Congrès du parti, nous laissent à nous interroger sur les intentions de Soltani qui ne dirait pas non si les militants du parti lui demandent ?

D’autre part, la vraie position du MSP sera annoncée automatiquement par sa nouvelle direction, car au prochain congrès, il sera question d’élire le président du parti, la composante du Conseil consultatif et celle du bureau politique.

Pour ce qui est de la nouvelle Constitution, Soltani a estimé, vendredi à Oran, que la révision totale de la Constitution doit consacrer « d’une manière claire » le passage vers un régime parlementaire. Ainsi, cette formation islamiste ne défend plus le régime islamiste, sachant que les tentatives dans ce cadre ont échoué en Algérie.

Le président du MSP a expliqué que cette révision doit rendre le parlement responsable devant le peuple et l’organe exécutif devant le parlement, à condition que cette responsabilité soit soumise à un contrôle général et réglementaire.

« Aucune tutelle ne doit être exercée sur le peuple qui a montré sa maturité. En lui rendant confiance et lui incombant la responsabilité du contrôle populaire, ce peuple veillera davantage sur l’unité nationale et la défense de ses intérêts », a-t-il ajouté.

M. Soltani a souligné que son parti ne veut pas d’une révision « technique » de la Constitution portant sur la « modification de quelques articles dictée par des conjonctures particulières ». Le MSP veut « une Constitution à la mesure de l’Algérie » car, a-t-il estimé, la réalité algérienne « n’est pas régie par des techniques mais par des positions politiques ».

Le président du MSP a également indiqué que son mouvement aurait demandé à consulter les conclusions des consultations menées, il y a deux années par M. Abdelkader Bensalah, avec les partis politiques ainsi que les résultats du travail de la commission chargée de la révision de la Constitution. »L’objectif est de prendre connaissance des différentes propositions et connaître les grands axes de la nouvelle Constitution », a-t-il indiqué.

Dans un passé récent, le président du MSP, Aboudjerra Soltani, ne cachait pas ses ambitions de devenir président de la République, mais la réalité est difficile pour ce courant dispersé, d’ailleurs Soltani conditionne le changement par la limitation du nombre de mandats présidentiels.

Il est à rappeler que le 8 mai dernier, à la veille des dernières législatives, le Président Bouteflika a prononcé la fameuse phrase : « Djili tab djnanou » (Ma génération est finie, Ndlr). « C’est l’heure de passer le flambeau aux jeunes, explique le Président. 50 ans après l’indépendance, nous sommes toujours au pouvoir. Il est temps de le céder aux jeunes. » Cependant, à moins d’une année de la fin du troisième mandat, la fièvre de l’après-2014 est à son sommet et toutes les manœuvres semblent permises

Par Nacera Bechar