Au 4e jour du ramadhan, les prix des fruits et légumes ont commencé à connaître un repli, affichant une baisse générale. Après la frénésie du premier jour du ramadhan, place au retour au calme pour les prix. Dans les marchés algérois, il n’y a ni foule ni bousculades, plutôt un comportement «sage» des consommateurs.
Une fois n’est pas coutume, se sont les commerçants qui parlent d’un nouveau comportement de consommation. Une virée à travers quelques marchés algérois fait constater une sensible baisse sur les prix des produits alimentaires. Elle concerne essentiellement les légumes qui ont connu une forte flambée au début du ramadhan. Ainsi, la tomate, le plus prisé des légumes en cette période, est passée de 100 DA à 40 DA, soit une baisse de plus de 50%. Idem pour la laitue qui est cédée à 50 DA/kg au lieu de 100 DA au début du ramadhan. Le prix de la carotte est également en baisse, il oscille entre 50 et 80 DA au lieu des 100 DA affichés au commencement du mois sacré. La courgette et les haricots verts qui étaient cédés entre 120 et 140 DA au début du ramadhan, sont actuellement entre 70 et 120 DA/kg. D’autres légumes connaissant par ailleurs une certaine stabilité, à l’exemple de la pomme de terre, l’oignon, le poivron dont les prix varient de 40 à 60 DA. Sur les étals des fruits, les prix restent les mêmes, hormis quelques légères baisses. Le prix des dattes, fruit phare du mois sacré, oscille entre 250 et 450 DA selon la qualité. Les prix des viandes rouges et blanches affichent, de leur côté, une très légère baisse par rapport au début du ramadhan. Elle est de l’ordre de 2 ou 4%. Le poulet est passé ainsi de 400 à 360 Da/kg. Les viandes rouges coûtent entre 1 250 et 1 300 DA/kg. Si la baisse des prix a effectivement touché la majorité des produits alimentaires de large consommation, cela ne signifie nullement que les «prix soient raisonnables». «Nous sommes en été, la saison des légumes et des fruits. Toutes ces flambées qui sévissent tout au long de l’année sont injustifiées,du moment que les produits sont disponibles», martèle une dame qui faisait ses courses au marché Clauzel d’Alger. Par ailleurs, il y a lieu de rappeler qu’en l’absence de contrôle et de lois qui régulent les marges bénéficiaires, les marchés de gros et de détail se renvoient les accusations d’être à l’origine des spéculations à chaque fête religieuse. C’est d’ailleurs le cas de la Fédération des marchés de gros des fruits et légumes, qui accuse les vendeurs de l’informel et les détaillants d’être à l’origine de la spéculation. Un avis qui n’est évidemment pas partagé par les concernés. Interrogés hier, plusieurs commerçants nous ont fait part de leurs souffrances et de la difficulté de leur travail. «Les marges bénéficiaires que nous appliquons sont raisonnables», nous a déclaré un groupe de commerçants du marché Clauzel. Tout en sachant que les «raisons» des uns ne sont pas celles des autres, la seule bonne nouvelle entendue auprès de ces commerçants c’est que les Algériens ont commencé à avoir un nouveau comportement de consommation. «Durant les premiers jours du ramadhan, j’ai constaté que les consommateurs font leurs achats avec sagesse et préfèrent ne pas acheter tant que les prix sont élevés», témoigne un commerçant. Espérons que cette sagesse atteigne les mauvais consommateurs.
Par Yasmine Ayadi