L’accès au logement pousse les Algériens, dans la plupart des cas à avoir les nerfs à fleur de peau. Il est devenu un réel cassetête pour les citoyens.
De l’avis de tous, il serait plus facile de trouver une aiguille dans une botte de foin que de se dénicher un appartement. Contestation par-ci, émeute par-là.
Grogne à l’Est et à l’Ouest, colère au Centre, et une autre dans le Sud. Le silence des pouvoirs publics face aux doléances des citoyens laisse le terrain à l’inquiétude. À l’inquiétude succède la colère. Et le feu est mis aux poudres.
La grogne populaire éclate, et c’est la pagaille générale. Ce scénario est en effet devenu fréquent dans notre pays. Il n’y a pas de région qui n’ait pas connu ce genre de situation, ô combien délicate. Avant-hier, à titre indicatif, au quartier Oued Koriche dans les hauteurs d’Alger, la situation a failli tourner au vinaigre.
Tout l’après-midi de ce jeudi était caractérisé par un climat d’émeute. En effet, des échauffourées ont éclaté entre les jeunes dudit quartier et les forces antiémeutes positionnées dans les parages depuis l’explosion de gaz de mardi dernier ayant fait pour rappel, 5 morts et une dizaine de blessés toujours hospitalisés.
LES FAUSSES PROMESSES À L’ORIGINE DU CLIMAT DE TENSION
Rencontrés hier sur une terrasse de ce qui reste d’un immeuble dont les occupants n’en garderont que des mauvais souvenirs, les citoyens de l’un des quartiers les plus déshérités de la Capitale, celui de Oued Koriche reviennent sur cet après-midi du jeudi.Toufik Mélikchi, lui qui a perdu deux de ses frères en ce mardi a gros sur le coeur.
«Serait-il normal qu’on nous fasse une promesse de nous reloger en 24 heures sans que cette promesse ne soit respectée », s’est il interrogé. Et d’ajouter, « il ne suffit pas de se tenir face aux caméras et journalistes et de dire à haute voix que les sinistrés vont être pris en charge dans 24 heures, on est à notre quatrième jour en plein air et rien n’a été fait pour apaiser nos maux, les femmes et les enfants ont passé 3 nuits consécutives à la belle étoile et personne n’a daigné s’approcher de nous ».
Face à cela, dira un autre attristé, « nos voisins des autres immeubles de même que ceux des cités avoisinantes se sont montrés solidaires avec nous ».
La colère ne faisait que grandir et l’imparable devait arriver. Les forces antiémeutes ont été prises pour cible par les jeunes protestataires, après que ces forces les aient empêchés de réduire en cendres le siége de l’APC ».
Evoquant le relogement proposé dans des chalets érigés à cet effet dans la localité de Ouled Moussa, dans la wilaya de Boumerdès, la plupart, pour ne pas dire tout ceux concernés par le relogement, ont affiché un refus catégorique à cette solution du « provisoire qui dure», ont-ils fait savoir.
DES NÉGOCIATIONS POUR RAMENER LE CALME
Selon nos interlocuteurs, il a fallu, que des responsables de la Sûreté nationale, à leur tête le commissaire de Bab El Oued se rapprochent des jeunes en colère dans l’objectif d’apaiser les esprits, et ce, après près de 4 heures de troubles ayant fait 6 blessés parmi les éléments des forces antiémeutes et quelques autres parmi les citoyens.
Ce dernier (le commissaire) a eu gain de cause, puisque les citoyens ont accepté d’observer une trêve mais laquelle trêve ne pourrait durer longtemps dans le cas où les responsables en charge du dossier ne répondraient pas favorablement aux revendications de ces sans abris , nous dit-on.
Il est peut être temps pour que nos responsables, chacun à son poste apprennent à ne pas avancer des promesses qu’ils ne pourraient tenir. À moins qu’ils (responsables) aient la mémoire courte. Il suffirait juste de remonter à un certain 5 octobre 1988 et de constater que c’est dans les parages que tout a débuté.
Farid Houali