Le sélectionneur national de football, le Bosnien Vahid Halilhodzic, a étonné tout son monde aujourd’hui mercredi, en réduisant drastiquement les ambitions algériennes en coupe d’Afrique. Au moment où l’opinion sportive nationale se frotte les mains de pouvoir enfin suivre des verts conquérants en Afrique du sud, voilà que ce coach choyé à l’extrême par la fédération s’en lave publiquement les mains.
«Nous devons rester réalistes et éviter de s’enflammer. Ce serait démesuré de viser les demi-finales de la CAN-2013 avec la cascade de blessures auxquelles je suis confronté actuellement, je ne suis même pas sûr de bénéficier de l’ensemble de mes joueurs, d’où l’origine de mes inquiétudes», a déclaré aujourd’hui le technicien bosnien dans une conférence de presse.
Difficile de lire autrement ces déclarations que par sa volonté de rabaisser la barre de la performance qui est pourtant bien consigné dans le contrat qui le lie à la FAF. Il y a un peu plus d’une année, Vahid Halilhodzic, était un entraîneur de seconde zone qui n’est même pas sollicité par des clubs de ligue 1 en France. Sa défaite lors de la CAN 2010 avec la Côte d’Ivoire contre précisément la sélection algérienne avait en s’en souvient précipité son limogeage. Depuis, l’homme est tombé en disgrâce. Et son retour en grâce c’est fait via l’équipe nationale algérienne qui a décidé de l’embaucher au moment où aucun club ni aucun sélection n’a sollicité ses services. Sinon, il n’aurait sans doute jamais accepté de prendre en main les verts…pas murs à ses yeux.
L’attaquant Vahid est curieusement devenu un peureux défenseur

Aussitôt débarqué en Algérie, il entame, tambour battant, son boulot pour reconstruire une sélection en héritant de tous les moyens qu’il a demandé. Et avec les compliment du chef Raouraoua qui lui a déroulé le tapis rouge. La presse nationale notamment celle spécialisée l’a portée aux nues. Vahid- ou Wahid pour les intimes- est devenu unique ! Ambitieux à souhait, contrairement à l’attitude défensive de son prédécesseur, le bosnien a promis de placer les verts au carré d’as du gotha africain en Afrique du sud. Une fois la qualification à la CAN 2012 face il faut le dire, à de modestes sélections africaines du calibre de la Gambie, le coach jusque là engagé corps et âmes, a commencé à mettre de l’eau dans son vin.
Le vin s’est complètement liquéfié quand il prit connaissance de ses adversaires en Afrique du sud. Il a presque suggéré qu’il serait surprenant que les verts sortent de leur groupe. Pour lui, la Côte d’Ivoire que les algériens ont battue et éliminée avec nettement moins de moyens, est un ogre intouchable. L’attaquant Vahid est curieusement devenu un peureux défenseur… Gagne petit ? Peut être bien. En tous cas les commentaires du coach bosnien sur nos chances en Afrique sud ont donné un coup de massette au moral national. Et il n’aime pas qu’on lui rappelle ses engagements antérieurs.
Un tour à Johannesburg puis s’en va…
«Je suis quelqu’un qui n’aime pas qu’on me met trop de pression, si un autre coach est capable de mener l’équipe en demi-finale, je suis prêt à partir tout de suite, et aller ailleurs pour une offre que vous n’imaginez pas. Je partirai la tête très haute, car je sais dans quel état j’ai trouvé cette équipe», Dixit Vahid. «Foutez moi la paix sinon je pars… semble dire le sélectionneur, dont on devine la gêne de pouvoir tenir ses engagements sportifs contractuels.
Et il faut reconnaître qu’il s’y prend de façon maladroite. Il évoque ainsi «l’inexpérience» de 95% des ses joueurs. Or, la majorité évolue dans le haut niveau en Europe et que seuls trois ou quatre locaux feront le voyage en Afrique du sud. Il met en avant aussi l’indisponibilité des tous les joueurs à causes des blessures. La réalité est que mis à part, Bouguera et Mesbah (qui ne sont pas meilleurs à leurs postes) il n y a aucun autre blessé. Mieux encore, il y a des joueurs qui pètent la forme à l’image de Ziani et Abdoun mais qu’il ne convoque plus sans aucune explications logique.
Autant dire que les arguments de Vahid Halilhodzic pour justifier par anticipation un échec annoncé en terre sud africaine paraissent spécieux. La vérité est a chercher peut être dans sa volonté de retourner en France. Sa dernière intervention dans le célèbre magazine France football, qu’aucune actualité ne justifiait et où il déclarait qu’il pouvait quitter la sélection algérienne, constitue une offre de service. On y entretenant le flou sur son contrat et ses objectifs en Afrique du sud, Vahid a sans doute confondu y compris ceux qui l’ont intronisé. Aujourd’hui, il a quasiment confirmé que sa porte de sortie est entrouverte. Ne le gênez pas, le bosnien risque de rentrer chez lui avant d’aller faire un tour au pays de Mandela. Où alors, faire un tour à Johannesburg et rentrer directement sur Paris.