Quand Sellal rend des comptes pour mieux convaincre…

Quand Sellal rend des comptes pour mieux convaincre…

Le Premier ministre s’exalte du fait que l’Algérie compte aujourd’hui pas moins de 8 millions d’élèves scolarisés gratuitement, 1,4 million d’étudiants universitaires et 3 millions d’Algériens détenteurs de la carte Chifa leur permettant l’accès gratuit aux soins.

La campagne électorale pour Bouteflika, qui ne dit pas son nom, menée depuis déjà plusieurs mois par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, s’affirme de plus en plus au fur et à mesure que l’on approche du scrutin d’avril 2014. Désormais, l’escalade est telle que



M. Sellal est parfois contraint de faire appel à un langage populiste, mettant en avant à chaque fois l’argument de la stabilité et la continuité… Le Premier ministre étant plus que convaincu que seule cette stabilité que, s’enorgueillit-il, “nous vivons pleinement aujourd’hui, grâce à la politique du président Bouteflika”, peut garantir le développement du pays.

Dans son discours lu, jeudi dernier, devant les représentants de la société civile de Djelfa, il était surtout question de rappeler le “bien-fondé” de l’État et de remettre au goût du jour un vieux slogan : “L’État n’abandonnera jamais le citoyen”, a-t-il dit, assurant que les transferts sociaux de la rente pétrolière se poursuivront plus que jamais.

M. Sellal a argué que la rente pétrolière est redistribuée à hauteur de 30% aux citoyens à travers l’éducation et l’accès aux soins gratuits, garantis à tous les Algériens. “À ceux qui disent où va l’argent du pétrole, je réponds que 30% du PIB sont consacrés à la prise en charge des besoins sociaux des citoyens, soit la somme de 4,8 milliards de dinars”, a-t-il détaillé, invitant les “mauvaises langues” à se référer aux rapports du FMI et de la Banque mondiale qui, selon lui, attestent de cette réalité. En revanche, il se contente de rappeler quelques “loyaux services” assurés par l’État à tous les citoyens.

Il s’exalte notamment du fait que l’Algérie compte aujourd’hui pas moins de 8 millions d’élèves scolarisés gratuitement, 1,4 million d’étudiants universitaires et 3 millions d’Algériens détenteurs de la carte Chifa qui leur permet l’accès aux soins gratuits…

“L’État poursuivra sa politique permettant d’assurer l’éducation et l’accès aux soins gratuitement à tous les Algériens ; l’État n’acceptera jamais de laisser le citoyen devenir otage des lobbies des riches(…)”, a-t-il ajouté, arrachant des applaudissements nourris dans la salle.

Si le discours de M. Sellal est on ne peut plus clair, il contraste, par contre, avec les slogans de plusieurs groupes de citoyens qui l’accueillaient, au centre-ville, avec des… “Dégage !”. L’appel au quatrième mandat, devenu l’apanage de certains “élus du peuple”, réitéré en ouverture jeudi dernier par le P/APW de Djelfa, et qui a contraint M. Sellal à l’applaudissement, en disait déjà long sur la teneur de la rencontre.

L’occasion étant de rappeler les mérites de Bouteflika et sa politique sans laquelle, souligne-t-on, le recouvrement de la paix et de la stabilité du pays ne seraient peut-être jamais réalisés. Pour l’élu des “Naïlis”, à travers ses politiques de concorde puis de réconciliation nationale, Bouteflika “a permis à l’Algérie une… seconde indépendance !” D’où son appel aussitôt à reconduire ce “symbole de la Révolution” à la tête de la Présidence pour un quatrième mandat au scrutin d’avril 2014.

F. A.