Quand on importe à volonté en temps de crise !

Quand on importe à volonté en temps de crise !
quand-on-importe-a-volonte-en-temps-de-crise.jpg

La nouvelle est assez surprenante : Au moment où le gouvernement et tous les ministres glosent à longueur de semaines sur la nécessité de rationaliser les importations et les limiter au strict minimum, il y a des dépenses qui semblent apparemment incompressibles voire pire…

C’est le cas de le dire, quand on constate que les valeurs des importations des céréales (blés, maïs, orge) ont atteint 1,89 milliard de dollars (md usd) au 1er semestre 2015, contre près de 1,77 md usd à la même période de 2014. Autrement dit, la facture a bondi de +7,3%, selon les statistiques livrées aujourd’hui par le centre national des statistiques (Cnis) relevant des Douanes.

Et en plus de cette augmentation en valeur, ces importations ont aussi grossi en quantité puisqu’elles ont atteint près de 6,93 millions de tonnes contre 5,86 millions de tonnes sur la même période de l’année 2014 (+18%). Pour le blé, la facture des importations s’est chiffrée à 1,36 md usd contre près de 1,24 md usd (+10%), tandis que les quantités importées ont augmenté en passant à 4,38 millions de tonnes contre 3,78 millions de tonnes (+16%).

Par catégorie de blés, les importations de blé tendre se sont établies à 879,54 millions usd (3,41 millions de tonnes) durant la première moitié de l’année 2015 contre 831,41millions usd (2,741 millions de tonnes) à la même période de 2014, en augmentation de près de 5,8% en valeur. La facture du blé tendre a, ainsi, représenté plus de 46% de la totalité des importations des céréales. La facture du blé monte…

Pour les importations de blé dur, la facture a augmenté à 482,31 millions usd (970.042 tonnes) contre 407,44 millions usd (1,04 million de tonnes), en hausse de 18,38% en valeur alors que les quantités ont diminué de 6,8%.

Il faut savoir que les importations de blé dur correspondent à plus de 25% de la facture globale des céréales. Maigre consolation tout de même puisque les importations du maïs (semence et autres), ont enregistré une baisse (et encore !) de près de 3.3% en valeur quoique la quantité a plutôt augmenté de 19,7%.

La valeur des importations du maïs s’est en effet chiffrée à 437,69 millions usd (2,13 millions de tonnes) contre 452,54 millions usd (1,78 million de tonnes). Cette baisse en valeur est due essentiellement à un recul des prix mondiaux du maïs. Concernant l’orge, l’Algérie en a importé pour 99,44 millions usd (412.067 tonnes) contre 78,36 millions usd (296.099 tonnes), en hausse de 27% en valeur et de plus de 43% en quantité.

Ces chiffres sont loin de rassurer, alors qu’ils sont censés correspondre à une politique publique prudentielle voire d’austérité que dicte la chute vertigineuse des cours du pétrole. A 45 dollars le baril du pétrole, on voit mal comment le gouvernement pourrait continuer sur cette cadence infernale des importations, qui va sans doute assécher à moyen terme les réserves de changes qui fondent chaque mois un peu plus.

Il y a de quoi s’inquiéter quand on entend le ministre des transports parler d’un projet de lancement d’un métro aérien à Alger comme si c’était une nécessité vitale. Gouverner c’est prévoir, mais on n’a pas la nette impression que cette devise soit respectée jusqu’ à présent.