Le gardien de but de l’équipe nationale, Raïs Mbolhi, est né et a grandi en France, dans les Hauts de Seine, en banlieue de Paris. Très vite, ses talents de gardien de but ont été détectés et il a très vite rejoint le pôle de formation le plus performant de la région, le Racing Club de France, à Colombes, qui lui a permis de rejoindre celui de l’Olympique de Marseille.
A ce moment-là, Raïs Mbolhi était un espoir du football français, où il était un pilier des sélections U16 et U17, mais étrangement, sa carrière n’a pas pris le chemin escompté du jour au lendemain, puisqu’à l’issue de sa formation, il n’a rejoint que le modeste club écossais de Hearts of Midlothian, puis a longtemps erré dans des clubs peu huppés de la planète football, tels que les clubs grecs de l’Ethnikos Piraeus et de Panetolikos (2007-2008), le club japonais de FC Ry?ky?(2008-2009), puis enfin le club bulgare du Slavia Sofia qui lui offrira sa première sélection en équipe nationale algérienne avec la consécration de son talent au Mondial sud-africain où il s’imposa comme le gardien numéro un et qui le propulsera vers le grand CSKA Sofia qui marqua la fin de cette traversée du désert de quatre ans. La raison de cette traversée du désert, est une méchante rumeur, venant des éducateurs de son club formateur, l’Olympique de Marseille, et qui s’est propagée comme une trainée de poudre dans le microcosme de la formation française et de la direction technique nationale tricolore au point de mettre un coup de frein total à la carrière de Raïs Mbolhi en France, en club comme en sélection de jeunes.
A qui profite cette rumeur sans fondement ?
La fameuse rumeur qui colle à Raïs Mbolhi dit que le gardien de l’équipe nationale est complètement myope et que pour les arrêts réflexe, il n’ya pas de problèmes, mais qu’en ce qui concerne les tirs de loin, cela rentre comme dans du beurre. En France, dès que vous prononcez le nom de Mbolhi auprès d’un technicien, il vous répondra directement, d’un réflexe digne du chien de Pavlov, «le gardien qui voit mal au point de ne pas voir les tirs de loin. La question que l’on est en droit de se poser c’est : à qui a profité cette méchante rumeur ? Raïs Mbolhi, parisien, gênait-il un gardien concurrent «enfant du pays marseillais». Son caractère bien trempé et le fait qu’il ne se laisse pas faire et ne courbe l’échine devant quiconque, a-t-il énervé ses éducateurs au point qu’ils essayent de briser sa carrière ? Comme dans toutes les affaires de rumeur et de corbeau, nous n’aurons sans doute jamais la réponse à cette question.
Les Maliens ont visiblement été briefés
Le sélectionneur national des Aigles du Mali, Amadou Pathé Diallo, nous l’avait dit lorsque nous l’avions rencontré, il est en contact permanent avec Alain Giresse, malgré le fait que celui-ci avait démissionné de toute fonction concernant l’équipe malienne. Alain Giresse, qui est français, membre de l’Unecatef, le syndicat des entraîneurs français, et par la force des choses, bien implanté dans l’Hexagone et qui a dû, depuis plusieurs mois, bien avant sa démission, préparé ce match face à l’Algérie. Au cours de ses investigations, il a dû apprendre cette rumeur absurde concernant Mbolhi et la transmettre à la DTN et au sélectionneur malien. La meilleure des preuves, c’est que dimanche soir, contrairement à leur habitude, les Maliens ont littéralement pilonné par des tirs de loin, la cage du portier numéro un de l’équipe nationale, qui a, comme à son habitude, tout stoppé, tordant le cou, par la même, à cette rumeur absurde. Une rumeur qui, malgré les exploits de M’Mbolhi en Europe, au Mondial et en équipe nationale, où il a été très sollicité par moments, a la peau dure, puisqu’elle a poursuivi celui que les supporters de l’équipe nationale appellent «Spider man», jusqu’à Ouagadougou. Mais ne dit-on pas «les chiens aboient, la caravane passe». Ces personnes qui voulaient nuire à M’Mbolhi, ne sont pas arrivés à leur faim puisqu’il a quand même fait carrière. Pire, cela l’a au contraire boosté, forgé son caractère et cela lui a permis d’arriver là où il en est aujourd’hui et d’être impérial comme il l’a été face au Mali.
M. B.