Quand l’excellence dérange : le harcèlement choquant contre le deuxième meilleur élève d’Algérie

Quand l’excellence dérange : le harcèlement choquant contre le deuxième meilleur élève d’Algérie

Il aurait dû être célébré. Il est aujourd’hui pris pour cible. A.B, élève de 15 ans ayant décroché la deuxième place nationale au BEM 2025 avec une moyenne exceptionnelle de 19.46/20, est au cœur d’une vague de cyberharcèlement choquante.

Après son passage dans une émission télévisée diffusée sur une chaine algérienne, le collégien s’est retrouvé injustement moqué sur les réseaux sociaux pour sa voix, son attitude et sa manière de s’exprimer.

Des milliers de commentaires moqueurs ont envahi les réseaux sociaux, le qualifiant de « prétentieux », « efféminé » ou encore de « faux modèle ».

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Certains non pas hésité à remettre en question sa personnalité à partir d’une simple interview. Le tout, dans un déferlement de haine numérique difficilement justifiable.

Une violence ciblée contre les élèves méritants

Ce n’est pas la première fois que des excellents élèves sont pris pour cibles. En 2023, le meilleur lauréat de l’histoire du bac algérien, avait, lui aussi, été violemment critiqué pour son apparence.

Le cas de A.B s’inscrit donc dans une tendance alarmante où les réussites scolaires suscitent jalousie, moqueries et même haine.

De nombreuses voix se sont levées pour dénoncer cette situation. Le journaliste Madjid Boutamine a exprimé son indignation dans une publication virale :

« Ce garçon incarne le mérite et l’effort. Ceux qui le raillent sont le reflet d’une société malade de ses frustrations »

Une urgence sociale et légale

Psychologues, éducateurs et juristes alertent sur les conséquences dévastatrices du cyberharcèlement, en particulier chez les adolescents. Le Dr Kamel Ben Rouane, psychologue spécialisé, rappelle que ces comportements peuvent provoque anxiété, dépression, voire idées suicidaires chez les jeunes ciblés.

La juriste Sarra Hossini, de son côté, rappelle que la loi algérienne prévoit des peines allant jusqu’à trois ans de prison pour les auteurs de discours haineux en ligne, en vertu de la loi n° 05/20 relative à la lutte contre le discours de haine et la discrimination.

Au-delà de la réaction émotionnelle, cet épisode invité à réinterroger nos usages numériques et notre rapport au succès. Comment expliquer que des adolescents brillants deviennent des boucs émissaires d’une société en crise de repères ? Pourquoi s’acharner sur ceux qui devraient incarner l’espoir ?

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Pour beaucoup, il est temps de revaloriser la réussite, d’éduquer à l’usage responsable des réseaux sociaux et de sanctionner fermement le cyberharcèlement, notamment lorsqu’il touche des mineurs. Comme l’écrit un internaute :

« S’ils ne comprennent pas la voix d’un élève modèle, c’est qu’ils n’ont jamais entendu celle de l’effort. »