Quand les Fennecs donnent la leçon aux Eléphants

La sélection algérienne a réussi, avant-hier sur la pelouse du stade de Chiazi à Cabinda, l’une de ses meilleures prestations depuis plusieurs années, en alliant l’art à la manière face à la redoutable Côte d’Ivoire.

Les verts ont été très appliqués sur le terrain en faisant preuve d’une grande maîtrise collective grâce au dispositif tactique judicieux mis en place par Saâdane.

Les joueurs ont appliqué à la lettre les consignes du coach en faisant preuve d’une grande solidarité et d’un état d’esprit extraor- dinaire. Le jeu des Algériens était fluide et bien huilé grâce à une meilleure fraîcheur physique que leurs adversaires.

D’ailleurs, les Algériens ont très bien terminé la rencontre, ce qui prouve que le stage du Castellet a été une réussite totale. D’ailleurs, Saâdane n’a pas raté l’occasion, lors de la conférence de presse d’après-match, de rappeler que le stage effectué en France est en train de donner ses fruits pendant cette CAN. «Les gens qui nous ont criti- qués pendant le stage du Castellet ont eu finalement tort, car la preuve est là, puisqu’on est qualifiés aux demi-finales.

J’espère qu’on ne va pas s’arrêter là», a laissé entendre le coach.

Une défense solide et un milieu royal Tous les spécialistes sont unanimes à reconnaître la solidité de la défense algérienne qui a été héroïque tout au long des éliminatoires, et c’est un peu grâce à elle que les Verts ont pu arra- cher leur billet pour le Mondial.

L’entraîneur Saâdane a misé sur ce compartiment pour construire son équipe afin de lui donner une certaine assise pour attaquer ensuite les com- partiments qui restaient. Quels que soient les dispositifs choisis par l’en- traîneur, la défense algérienne tire son épingle du jeu. Le trio Antar- Halliche-Bougherra fait des mer- veilles et donne de la confiance à toute l’équipe.

Avant-hier, même si l’équipe a été cueillie à froid par le but de Kalou, la défense algérienne s’est rattrapée par la suite en fermant toutes les issues devant Drogba, Gervinho et Kalou.

Même si Antar a été à court physiquement, néanmoins il a réussi son match comme d’habitude en faisant preuve d’un courage extraordi- naire et d’une grande détermination.

D’ailleurs, à la fin de la rencontre, il le dit clairement : «Il ne faut pas oublier que je manquais de compétition, car depuis le 18 novembre dernier, je n’ai pas joué.

Personnellement, je suis satisfait de mon rendement pour mon retour à la compétition. Croyez-moi, je vais être plus fort au fil des matches.»

Concernant la qualification des Verts pour les demi-finales,le défenseur de Bochum dira : «On a prouvé, encore une fois, qu’on jouait avec notre cœur et pour le drapeau de l’Algérie.

On a fait honneur au pays et à tout le peuple algérien. Notre victoire face à la Côte d’Ivoire est très méritée, car on a été très costauds sur le terrain.» Même son de cloche chez Halliche et Magic Bougherra qui ont démon- tré, encore une fois, qu’ils font partie de la race des grands joueurs.

Le milieu de terrain algérien commence à retrouver son équilibre depuis l’intégration de Yebda.

Ce dernier, grâce à son abattage et à sa clair voyance, a libéré Ziani des tâches défensives.

Ce dernier qui possède une excellente pointe de vitesse et de la précision dans les balles arrêtées est en train de retrouver son vrai rôle de meneur de jeu dans la sélection algérienne. Un autre joueur, dont les qualités techniques sont indiscutables et qui a réalisé d’excellentes choses face aux Eléphants, c’est bien sûr Mourad Meghni.

Le joueur de la Lazio a étalé toute sa classe dans cette rencontre en montrant qu’il était un vrai artiste, même si sa blessure au genou l’a un peu handicapé.

Néanmoins, ce qu’il a pu démontrercontre les Ivoiriens pourrait donner beaucoup de solutions à Saâdane à l’avenir. L’attaque reste à parfaire L’attaque algérienne, qui reste le maillon faible de l’équipe, s’est réveillée face à la Côte d’Ivoire après l’association Ghezzal-Matmour.

Evoluer avec deux attaquants pourrait être la meilleure formule, car ce qu’ils nous ont montré ces deux éléments contre la Côte d’Ivoire laisse entrevoir beaucoup de belles choses pour les Verts.

Le témoignage du sélectionneur ivoirien, Vahid Hallilodzic, est frappant quand il a déclaré à la fin de la rencontre que les deux attaquants algériens Matmour et Ghezzal ont usé la défense de son équipe par leur vitesse et leur provocation permanente tout au long du match.

«Pour moi, les deux éléments qui ont fait mal à notre défense, c’est bien Matmour et Ghezzal, car tous les deux ont par- couru des centaines de kilomètres au cours de la rencontre en harcelant nos défenseurs à chaque fois, ce qui a fini par les user.»

K. H.