L’une des marques du nouveau gouvernement est incontestablement la promotion des compétences universitaires. Mme Nouria Benghebrit, qui va désormais diriger le Ministère de l’Education, est la figure emblématique par excellence de ce choix du président Bouteflika qui entend ainsi impliquer dans la gestion des affaires de la Nation les intellectuels et académiciens.
Mme Nouria Benghebrit, épouse Remaoun est une référence avec un long parcours universitaire au service de la recherche scientifique. Ses publications dans des revues spécialisées et de haut niveau en matière d’anthropologie, sa spécialité, font autorité. Elle, tout comme son mari Hassan Remoud, sociologue de formation, font partie de ces chercheurs algériens qui s’emploient à tirer vers le haut le niveau de l’université algérienne.
Nouria Benghebrit, est une femme qui a occupé tout au long de sa carrière professionnelle, plusieurs postes de responsabilité dans les domaines de la recherche scientifique, le développement technologique et la connaissance outre la coordination de projets de recherches sur l’école et l’éducation.
Le dernier poste qu’elle occupait avant sa nomination, lundi, par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ministre de l’Education nationale dans le nouveau gouvernement à la place d’Abdelatif Baba Ahmed, était directrice du Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc).
Mme Benghebrit était membre du conseil supérieur de l’éducation de la commission nationale des programmes de l’éducation, présidente du conseil d’administration de l’Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et du développement technologique (Anvredet) et vice-présidente du conseil d’administration de l’Institut africain de la gouvernance dont le siège est à Dakar (Sénégal).
Elle a été aussi membre élue représentant l’Algérie au conseil associatif de l’Agence universitaire de la francophonie (2005-2009), présidente du comité scientifique arabe du Forum de l’Unesco pour l’enseignement supérieur, la recherche et la connaissance et membre élue pour l’Afrique du Nord (Maghreb+Egypte) du comité exécutif du conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (Codesria) pour deux mandats électifs.
Mme Benghebrit était, également, membre de plusieurs commissions aux ministères de la Justice, de la Famille et de la Condition féminine et de la Santé et de la Réforme hospitalière, outre la responsable de plusieurs projets de recherche au sein du Crasc dont « Processus de construction du couple et problématique du mariage », « Ecole-Famille, complémentarité, ignorance et divergence » et « Femmes et projet de vie ».
Elle a assuré, par ailleurs, la coordination de plusieurs numéros de la revue « Insaniyat » du Crasc avec publication d’articles même dans des revues internationales sur les thèmes de l’enseignement supérieur, le préscolaire, la recherche, l’école et l’éducation.
Un tel CV fait de Mme Benghébrit la personne idoine pour diriger le turbulent ministère de l’Education.
Mohamed Zitout, un ex diplomate algérien en Libye, qui vit en exil doré en Grande Bretagne, membre du parti islamiste dissous, le Front Islamique du Salut (FIS), a dans son blog arabophone écrit un article intitulé » la nomination d’un ministre juif pourra sauver la famille Bouteflika ? ». Ce revanchard unilingue, a au moins réussi à faire déchainer une haine indescriptible d’internautes à la courte vue, des esprits grincheux, visiblement déçus de la voir aux commandes de ce département, sont passés à l’offensive sur les réseaux sociaux en se livrant à des attaques sournoises contre cette universitaire qui fait honneur à l’Algérie. Les auteurs de ces attaques minables, qui sont au demeurant les seuls et véritables responsables de la faillite de l’école algérienne, comme ils n’ont rien trouvé à redire sur les compétences de la ministre, sont allés puiser dans des registres pour le moins douteux.
Mme Benghebrit est une algérienne authentique aussi par ses origines que par la qualité des ses travaux académiques qui font la fiéreté de l’Algérie. Les partisans de « l’école authentique » qui trouvent à redire sur le fait quelle soit une francophone, n’ont véritablement rien compris, car le problème de l’école algérienne n’est pas d’ordre linguistique, à l’ère des nouvelles technologies de l’’informations et de la communication.
Aujourd’hui les performances des écoles et des universités s’étalonnent à la performance, à la compétitivité. Et sur ce plan, la nouvelle ministre de l’Education a de quoi en remontrer à ses contradicteurs déçus de ne pas voir succéder à Baba Ahmed un profil qui donnerait le coup de grâce à l’école algérienne au nom d’une pseudo authenticité.
Bon courage madame la ministre.