Quand les Algériens tournent le dos à l’assurance CAT-NAT

Quand les Algériens tournent le dos à l’assurance CAT-NAT

Malgré une activité sismique régulière enregistrée dans le pays, les Algériens ne s’assurent pas contre les catastrophes naturelles.

L’assurance contre les catastrophes naturelles (CAT-NAT) est devenue obligatoire en 2003, après le séisme de Boumerdès. En dépit de cela, les Algériens ne s’y soumettent que lorsqu’on la leur exige lors d’une transaction immobilière. Selon les professionnels du secteur des assurances, cette branche représente à peine 2% du chiffre d’affaires global, soit 1,5 milliard de dinars sur un résultat total de 76 milliards de dinars en 2009.



En 2008, il représentait 1,35 milliard de dinars sur un chiffre d’affaires de 67,6, selon les chiffres communiqués par le Conseil national des assurances. «Le taux de pénétration de cette branche d’assurance demeure très faible», a affirmé Abdelhakim Benbouabdellah, secrétaire du Conseil national des assurances.

Ce qui prouve que l’ordonnance de 2003, rendant l’assurance contre les catastrophes naturelles obligatoire, n’a pas eu, jusque-là, les résultats escomptés.

Selon le secrétaire du CNA, ce taux de pénétration très faible correspond à presque «10% du parc logement de tout le pays qui a atteint dernièrement 8 millions». «Ce qui veut dire que nous sommes très loin du compte. Plusieurs pays citent l’Algérie comme exemple pour avoir pris en 2003 la décision d’instaurer cette assurance. Malheureusement, le fait qu’on soit pris comme exemple ne veut nullement dire qu’on excelle en la matière. La Turquie, qui a adopté dernièrement cette assurance, connaît un taux de pénétration de 30%», nous a expliqué M. Benbouabdellah.

En terme de chiffres, la Société algérienne des assurances, qui se taille la part du lion (40% à 45%), a réalisé un chiffre d’affaires CAT-NAT de 403 millions de dinars en 2009 sur un bilan total de 18,6 milliards de dinars, soit un taux de 2% seulement. Ce montant correspond à quelque 144 000 contrats CAT-NAT souscrits auprès de la société. «Le taux de pénétration pour l’assurance catastrophes naturelles est très minime. A Alliance Assurances, il représente 1%. En 2009, nous avons enregistré 15 000 contrats. Il est vrai que nous sommes une entreprise jeune qui n’a que 4 ans, mais je crois que ce taux reste très faible pour l’ensemble des compagnies d’assurance», a révélé, en outre, M. Sellidj, directeur automobile et risques simples au niveau de la compagnie privée Alliance Assurances. Selon une étude menée dans huit régions du pays et qui a été publiée en 2008, 26% des ménages dans la wilaya d’Alger sont assurés, contre tout juste 1,1% dans celle de Chlef.

Ce qui est paradoxal étant donné que la wilaya de Chlef est plus exposée aux risques de séismes. L’adhésion à un plan d’assurance est également la plus forte (19,3 %) parmi les personnes interrogées vivant dans des zones urbaines favorisées. Seuls 12,9 % des foyers dans les quartiers datant de l’époque coloniale sont couverts, 9,5% de ceux vivant dans les quartiers à logements multiples, 4,4 % de ceux vivant dans les quartiers éloignés et 2% de ceux vivant dans les villages.