Quand le service national s’invite dans le débat à l’occasion de la présidentielle

Quand le service national s’invite dans le débat à l’occasion de la présidentielle

L’occasion de l’élection présidentielle du mois d’avril a fait rebondir la question du service national qui tient particulièrement à cœur les jeunes. Faut-il le garder dans sa forme et sa durée actuelle ? Faut-il le réduire à une année seulement ? Faut-il carrément le supprimer dans le cadre de la professionnalisation de l’institution militaire ? Autant de questions qui interpellent les candidats qui, faut-il le souligner, restent tout de même assez prudents sur la question.

Exception faite pour Ali Benouari qui s’est prononcé, lors de son passage au forum de Liberté, pour son abolition pure et simple, alors que Soufiane Djilali, a préféré couper la poire en deux en proposant de le ramener à douze mois et de revoir son contenu pédagogique. Il va sans dire que d’autres candidats vont réagir, d’autant qu’il s’agit d’un sujet sensible qui concerne les jeunes, qui sont un réservoir d’électeurs.

Mais la « Grande muette » semble déjà prendre les devants. Et c’est le président de l’Assemblée populaire nationale (APN) qui s’est chargé de livrer à l’opinion son « ordre du jour ». Larbi Ould Khélifa, dans une allocution à l’ouverture d’une journée parlementaire sur “Le rôle de la recherche scientifique dans le développement et la modernisation de l’armée”, tenue au siège de l’APN, a en quelque sorte posé les limites pour un éventuel débat électoral sur la question.

Qualifiant l’ANP de “rempart de sécurité et de sûreté pour tous les Algériens”, le président de l’APN veut croire que “les citoyens considèrent le service national, comme la pierre angulaire qui consacre les principes suprêmes de la citoyenneté algérienne autant qu’elle sacralise le devoir, la discipline, l’ordre et le perfectionnement”. Poursuivant son plaidoyer, il estime que notre « société a tant besoin de généraliser et de consacrer ces idéaux et ces comportements inspirés du manifeste historique du premier Novembre, la référence pérenne de la République algérienne et son Etat-Nation”.

Puis sans détour, Larbi Ould Khélifa affirme que la pérennité du service national, quelle que soit sa durée et sa forme, est “une question vitale pour les jeunes algériens, toutes classes confondues, d’autant plus que l’État a assuré la gratuité de l’enseignement à tous les niveaux, accordé des bourses, garanti des facilités et a également porté une attention qui n’existe nulle part ailleurs”.

Et le président de l’Assemblée de conclure de façon on ne peut plus assertive en assenant que « le service national est un devoir qui doit être accompli vis-à-vis de l’État et du pays”.

Est-ce que le propos du président de l’APN traduit la position de l’Armée sur ce dossier ? Y a-t-il un lien quelconque entre cette sortie et la récente instruction du Premier ministre aux administrations et entreprises publiques leur demandant de ne pas exiger des primo demandeurs d’emploi de justifier, dans leur dossiers de candidature, leur position vis-à vis du service militaire. Une instruction de Sellal qui s’inscrit dans sa croisade contre la bureaucratie.

Alors pour ou contre le service national ? Le débat est ouvert.