Quand le nucléaire Israélien inquiétait JFK,La guerre secrète d’Israël contre Kennedy

Quand le nucléaire Israélien inquiétait JFK,La guerre secrète d’Israël contre Kennedy

P120313-01.jpgL’assassinat de J.F. Kennedy a fait faire un virage de 180° à la politique US envers le nucléaire israélien

En juin 1963, Kennedy exigeait des dirigeants israéliens une preuve «avérée» qu’Israël ne développait pas l’arme nucléaire. En novembre 1963, JFK est assassiné.

Dix ans! Cela fait dix-ans que l’Occident conduit, sous l’égide d’Israël, la traque du nucléaire iranien sans parvenir à stopper le programme scientifique de ce pays, ni à prouver le bien-fondé de ses accusations. Autrement dit, les puissances occidentales qui, sous la pression de l’Etat hébreu, veulent «désarmer» l’Iran – qui, jusqu’à preuve du contraire ne dispose pas d’armes non conventionnelles, donc prohibées – doivent d’abord établir leurs allégations quant au fait que le programme nucléaire iranien n’est pas celui que Téhéran affirme être, et démontrer qu’il a une dimension militaire.

Cependant, ni les satellites déployés au-dessus de l’Iran, ni les espions qui fourmillent dans l’ancienne Perse, ni la corruption, ni les multiples inspections de l’Agence de l’énergie atomique – Aiea, laquelle a une attitude curieuse sur le dossier iranien, se comportant en partie prenante, s’intéressant activement à l’Iran tout en ignorant le nucléaire israélien sur lequel un épais rideau a été tiré – ne sont donc parvenus, à ce jour, à apporter la moindre attestation à leurs accusations contre Téhéran. Cela, certes, en demeurant dans la logique occidentale qui veut que ce qui est toléré pour les uns, ne l’est pas nécessairement pour les autres. Ceci, toutefois, sert parfaitement certains desseins, d’autant que le pays le plus engagé contre le nucléaire iranien, Israël, est paradoxalement le seul aussi qui détient un arsenal atomique, n’adhère pas au TNP (Traité de non-prolifération nucléaire) et le seul pareillement qui bénéficie d’une inconcevable indulgence de l’Aiea et protection de la part des censeurs de l’Iran. Légitimement, peut-on ne pas s’étonner qu’aucun de ces Etats qui s’inquiètent haut et fort de la sécurité du monde, menacée, selon eux par l’Iran, jugent dans le même temps que le nucléaire israélien n’entre pas dans les prérogatives de la «communauté internationale», laquelle s’inquiète tant du nucléaire iranien tout en ignorant le nucléaire israélien, le seul qui échappe au contrôle des institutions spécialisées internationales, mais décrété donc (par qui?) sujet tabou? Au point que même le gardien de la sécurité nucléaire dans le monde (l’Aiea), ne veut pas s’en mêler ni chercher à savoir ce qui se cache à Dimona, le site nucléaire israélien. Aussi, parlons un peu de ce secret et récapitulons ce que l’on sait sur le nucléaire israélien sur lequel, les puissances occidentales les plus engagées contre l’Iran, singulièrement les Etats-Unis savent pertinemment à quoi s’en tenir, mais ont décidé l’omerta sur ce potentiel danger qui menace le monde. Pourtant, un homme s’est évertué à savoir le secret du nucléaire israélien: John Ftizgerald Kennedy.

Un secret si bien gardé, que seuls les «initiés» en connaissent les vrais dessous et raisons de l’assassinat du 35e président américain, John Fitzgerald Kennedy en novembre 1963. Un assassinat qui pourrait avoir un lien (in)direct avec Israël. Même la commission Warren «enquêtant» sur l’assassinat du président Kennedy – qui a eu un comportement curieux, relevé par tous les observateurs à l’époque – n’a pas osé pousser ses investigations plus loin dès lors que la vérité aurait pu avoir des conséquences cataclysmiques, en dévoilant, l’implication dans ce complot non seulement de l’Etat hébreu (Mossad), mais aussi, selon toute probabilité, de l’administration américaine (CIA), d’où le cadre étroit imposé aux enquêteurs pour que l’enquête ne sorte pas du cadre qui lui avait été tracé et des pistes suggérées. La mort de Kennedy demeure un crime d’Etat dont on se demande si on en saura jamais les tenants et aboutissants. Il n’en reste pas moins que les rapports entre les Etats-Unis et Israël sont embrouillés et ambigus, commencés à l’aube de la fondation de l’Etat hébreu, imposée, rappelle-ton, par le président démocrate américain, Harry Truman, qui mit le couteau sous la gorge à beaucoup d’Etats pour qu’ils votent en faveur du partage de la Palestine historique. Un point d’histoire qu’il ne faut pas perdre de vue pour bien comprendre les relations singulières entre les Etats-Unis et l’Etat hébreu que Washington a porté sur les fonts baptismaux. Mais c’est un autre président, démocrate, John Fitzgerald Kennedy, qui finit par s’inquiéter de la teneur du nucléaire israélien. Dans ce contexte, il écrivit en juin 1963 une correspondance au Premier ministre israélien, David Ben Gourion. Ainsi, le président Kennedy a tenté de bloquer la course au nucléaire, dans une région sensible, le Moyen-Orient et contrôler, un tant soit peu, le nucléaire israélien, alors à ses débuts, qui échappait à toute expertise. Contrairement à ce qu’insinue aujourd’hui l’Occident, singulièrement, les Etats-Unis, de même que les médias occidentaux, (majoritairement contrôlés, c’est à relever, par les lobbies pro-israéliens), le danger pour la paix dans le monde n’est point l’improbable bombe atomique iranienne, mais bien l’impact qu’aura sur la paix universelle, l’arsenal nucléaire israélien, sur lequel l’omerta est observée.

Ben Gourion prend Kennedy à contre-pied en démissionnant

Un chef d’Etat, américain qui plus est, finit donc par s’inquiéter, et demander des informations quant à la réalité et la nature du nucléaire israélien. La meilleure source, estimait alors J.F. Kennedy, était encore de s’adresser directement au premier responsable israélien. D’où la lettre écrite au Premier ministre de l’Etat hébreu, David Ben Gourion. Ce qui est curieux, c’est l’absence totale de références aux tentatives de John F. Kennedy d’avoir des informations sur le nucléaire israélien et la lettre qu’il a écrite à Ben Gourion, lequel, par duplicité, se déroba à la réception de cette lettre en… démissionnant de son poste de chef du gouvernement israélien. La lettre de John F. Kennedy, à David Ben Gourion, est datée du 15 juin 1963, dans laquelle le président américain demande des éclaircissements aux dirigeants israéliens exigeant notamment une preuve «avérée» qu’Israël ne développait pas l’arme nucléaire dans les installations de son réacteur à Dimona. Que se passa-t-il alors?

Ben Gourion n’a jamais lu la lettre. Elle a été câblée (à l’ambassadeur américain en Israël Walworth Barbour), le samedi 15 Juin, avec des instructions de la livrer en main propre à Ben Gourion le lendemain, mais ce dimanche-là, Ben Gourion a annoncé sa démission avant que le message ne lui soit délivré physiquement, créant un coup de théâtre, en Israël. Ben Gourion était considéré comme le «père» de l’Etat sioniste. C’est étonnant que cet épisode n’ait pas eu plus d’écho qu’il n’en méritait. Ce que l’on peut retenir en revanche est que le jeune et inexpérimenté président américain a été dupé dans les grandes largeurs par les roublards dirigeants d’Israël aidés, cependant, par certains responsables de l’administration américaine. Voilà une démission qui tombait à pic, au moment même où les ambitions atomiques d’Israël étaient remises en cause. Cela valait bien le sacrifice que fit Ben Gourion (qui, outre de vouer une haine féroce à Kennedy et aux Arabes, aurait été, semble-t-il, largement impliqué dans le complot contre JFK) de renoncer à son poste de responsabilité. L’option «nucléaire» était non seulement au coeur de la vision générale du monde de Ben Gourion, mais aussi le fondement même de la politique de sécurité nationale d’Israël. Ainsi, onze jours après sa démission, Ben Gourion a prononcé un discours d’adieu aux employés de l’Autorité de développement de l’armement lors duquel il justifia le projet nucléaire israélien, indiquant: «Je ne connais aucune autre nation dont les voisins déclarent vouloir l’élimination, et ne la déclarent pas seulement mais la recherchent par tous les moyens à leur disposition. Nous devons pas nous faire d’illusion comme quoi ce qui est déclaré chaque jour au Caire, à Damas, en Irak ne sont que des mots» appuyant. «C’est la pensée qui guide les dirigeants arabes… Je suis confiant… que la science est en mesure de nous fournir l’arme qui va assurer la paix et dissuader nos ennemis» (1).

«Les Israéliens étaient essentiellement prêts, si nécessaire, à «faire sauter le monde» – y compris eux-mêmes – s’ils devaient le faire pour vaincre leurs ennemis arabes», écrit Seymour Hersh dans son livre «The Sanson option: Israel’s nuclear arsenal and American Foreign Policy». (1)

Les Israéliens ont fait traîner les choses mais, Lévi Eshkol a fini par remplacer Ben Gourion à la tête du gouvernement. Immédiatement après la prise de pouvoir d’Eshkol, JFK écrivit donc au nouveau Premier ministre, une lettre (datée du 5 juillet 1963, qui peut être consultée sur le dossier consacrée par M.C. Piper à l’affaire «Final Judgement, The Missing Link in the JFK Assassination Conspiracy), texte nettement plus explicite que celui envoyé à Ben Gourion. Dans son livre Israel and the Bomb, le chercheur israëlien Avner Cohen témoigne: «Jamais depuis le message d’Eisenhower à Ben Gourion au milieu de la crise de Suez en Novembre 1956, un président américain n’avait été si brutal avec un Premier ministre israélien. Kennedy dit à Eshkol que l’engagement et le soutien des États-Unis envers Israël « pourraient être sérieusement compromis » si Israël ne laisse pas les États-Unis obtenir « des informations fiables » sur ses efforts dans le domaine nucléaire. Kennedy présente des instructions techniques détaillées sur la manière dont ses requêtes doivent être exécutées. Les demandes de Kennedy étaient sans précédent. Elles étaient en fait un ultimatum.» (2) Et Cohen d’affirmer: «La transition de Kennedy à (Lyndon) Johnson a bénéficié au programme nucléaire israélien.» Le postulat «à qui profite le crime» se vérifie. En effet, la mort de Kennedy a enlevé une épine des pieds de l’Etat hébreu. De fait, le livre de Cohen, qui confirme le conflit entre Kennedy et Israël, a constitué une «bombe» en Israël qui a fait écrire au quotidien israélien Ha’aretz que les révélations de Cohen «nécessiteraient la réécriture de l’histoire entière d’Israël».

Le journaliste américain, Ethan Bronner, du New York Times, réagissant à ces affirmations, renchérit qualifiant la course d’Israël à la bombe nucléaire de «sujet férocement caché». De fait, l’assassinat «providentiel» de Kennedy quelques semaines après sa lettre à Eshkol, met un terme aux demandes, combien justifiées, des Etats-Unis. Dans son livre Final Judgement: The Missing Link in the JFK Assassination Conspiracy (3) (Jugement final: Le chaînon manquant dans le complot de l’assassinat de Kennedy) censuré aux Etats-Unis – dont il n’existe pas actuellement de traduction en français – Michael Collins Piper affirme que 1963 s’est avérée être une année pivot dans un conflit jamais révélé publiquement opposant le 35e Président des États-Unis et le Premier ministre israélien David Ben Gourion, principalement sur le refus d’Israël de soumettre Dimona à l’inspection de l’Agence internationale de l’énergie atomique, et accessoirement d’arriver à une entente avec les Palestiniens. La thèse que développe Piper du complot d’Israël contre Kennedy est très convaincante, et est fortement appuyée par le témoignage de Mordehai Vanunu, ingénieur nucléaire israélien, qui dénonça publiquement, dans les années 1970, la dimension militaire du site de Dimona, accusant, par ailleurs, clairement le Mossad, service secret israélien, d’avoir assassiné J.F. Kennedy. Condamné à 18 ans de prison pour «trahison», Vanunu a été libéré il y a deux ou trois ans, mais assigné à résidence. Donc, la démission de Ben Golurion, outre d’avoir laissé, pour un temps, Kennedy sans interlocuteur officiel israélien, aura surtout engagé le Moyen-Orient dans une spirale de guerre, dont on se demande si elle n’aurait pas été évitée si Kennedy était resté vivant et pu mener à son terme le contrôle du nucléaire israélien. Le président Kennedy a mis Israël au pied du mur. Nous étions alors en juin 1963, notez-le. Cinq mois plus tard, exactement le 22 novembre 1963, John Fitzgerald Kennedy était assassiné. Michael Collins Piper écrit: «Le bilan est le suivant: JFK était fermement déterminé à empêcher Israël de fabriquer la bombe nucléaire. LBJ a simplement détourné le regard dans la direction opposée. La mort de JFK s’est en effet avérée bénéfique pour les ambitions nucléaires d’Israël comme les preuves l’indiquent». (2)

Le hasard fait bien les choses? Voire! Le fait est que les choses ont bougé aux Etats-Unis avec l’arrivée à la Maison-Blanche d’un nouveau président, Lyndon Baines Johnson, (LBJ, encore un hasard?) plus accommodant envers Israël. Le successeur de Kennedy était en effet, largement plus ouvert aux vues et objectifs de l’Etat sioniste. Malléable, sans personnalité, empêtré dans la guerre du Vietnam, le Texan L. B. Johnson, sera un pantin entre les mains d’Israël et de ses protecteurs dans l’administration US. Son successeur républicain, Richard Nixon, fera encore mieux, qui a parfaitement «compris» les «motivations» d’Israël, jusqu’à être qualifié par le Premier ministre israélien, Golda Meir, de «meilleur ami qu’Israël n’ai jamais eu». Comment pouvait-il en être autrement, dès lors que Nixon a accepté en 1969 de donner son aval à une «ambiguïté constructive» qui permettait à Tel-Aviv de masquer son arsenal nucléaire. La principale thèse d’Avner Cohen (2) est l’existence d’une «sainte trinité» du nucléaire israélien: le flou comme politique officielle, la censure comme pouvoir coercitif et le tabou comme attitude sociale. Avner Cohen le constate à juste titre: Israël est actuellement le seul des huit Etats disposant de l’arme nucléaire à maintenir le plus grand flou sur cette capacité.

Les Etats-Unis créent un monstre

De fait, c’est grâce à cette «ambiguïté» que les sionistes vont constamment brandir la menace de cet arsenal, face aux Arabes (c’était particulièrement vrai en 1973, lorsque Israël était proche de la déroute militaire) suscitant intentionnellement des guerres contre ses voisins arabes, s’emparant et occupant des territoires palestiniens et arabes qu’ils convoitaient pour édifier le «Grand Israël». La mort troublante de Kennedy, outre une tragédie pour lui et sa famille, aura surtout été un tournant et un drame pour le Proche et le Moyen-Orient. Voilà, comment l’histoire du Moyen-Orient, et (même) celle des Etats-Unis, ont été détournées au profit d’Israël. De fait, le «petit» Etat, qui a le «droit de se défendre» (dixit les responsables américains toutes tendances confondues), ne va pas rester sur cette victoire – avoir pu neutraliser la menace Kennedy – et veut aller plus loin et poser les premiers jalons «d’Eretz Israël». Ainsi, quatre années, jour pour jour – juin 1963-juin 1967 – après la lettre de Kennedy à Ben Gourion, l’Etat hébreu attaquait massivement l’Egypte, la Syrie et les territoires palestiniens – alors co-administrés par l’Egypte et la Jordanie – Israël occupant le Sinaï égyptien, le Golan syrien et les territoires palestiniens (Cisjordanie, bande de Ghaza et Jérusalem-Est). Depuis, Israël ne cessa de susciter les violences au Proche-Orient élargissant constamment son territoire au détriment des Arabes et des Palestiniens. Ainsi, les armes atomiques, comme de juste, officiellement n’existent pas, mais permettent à l’Etat hébreu de menacer et de dominer son voisinage moyen-oriental sous la protection des Etats-Unis. De fait, les Etats-Unis ont créé un monstre en la personne de l’Etat hébreu qui, tout en se faisant passer aux yeux du monde pour un pays sous la constante menace des «méchants» Arabes, impose son diktat à son voisinage et se place au-dessus des lois et droit internationaux. Relevons néanmoins cette particularité d’un «petit» pays «menacé» qui n’en remporta pas moins toutes ses guerres contre les pays arabes. Etonnant paradoxe. Or, c’est ce puissant «petit» pays menacé qui impose aussi son oukase à ses… alliés américains. La manière avec laquelle le «jeune» et «novice» président Barack Obama, changea son discours sur les Palestiniens, réalisant un virage à 180° sur la question palestinienne en dit long sur la puissance du lobby pro-israélien aux Etats-Unis. Abordons un peu la question du lobby pro-israélien connu, actuellement, sous l’appellation d’Aipac, Comité aux affaires publiques américano-israéliennes (American-Israeli Public Affair Comitee). Mais cet Aipac ne s’est pas toujours appelé ainsi et a une histoire très révélatrice des distorsions existantes dans les relations américano-israéliennes.

Des obstacles pour Israël: JFK, RFK, Fulbright…

Dans un Etat de droit, force doit rester à la loi. C’est du moins ainsi que pensait le sénateur de l’Arkansas, William Fulbright, président de la Commission des relations étrangères du Sénat, qui s’est ému du fait qu’un Conseil sioniste américain (American Zionist Concil), créé par l’Agence juive, ne soit pas enregistré comme «agent d’un gouvernement étranger». En 1962 donc, le sénateur Fulbright organisait des auditions pour «s’assurer» que le Conseil sioniste américain était bien enregistré comme agent d’un gouvernement étranger. Pour la petite histoire, il est bon de rappeler qu’à cette époque, John F. Kennedy était le chef de l’Etat, et son frère Robert Fitzgerald Kennedy, Attorney General (ministre de la Justice). Edward («Ted») Kennedy élu au Sénat la même année, occupait alors le siège de son frère Jack. Remarquez comme l’histoire s’est alors accélérée. En octobre 1963 – un mois avant l’assassinat du président Kennedy – le département de la Justice – dirigé donc par Robert Kennedy – exigea que le Conseil sioniste soit enregistré comme «agent de l’étranger». Mesure de bon sens et de toute logique. Un «concours» de circonstances «bienvenues» voit donc la suspension de l’affaire du Conseil sioniste suite à la mort de Kennedy. Relevons ceci: l’assassinat de Kennedy aura doublement profité à Israël, qui n’eut pas à répondre aux questions sur son programme nucléaire et échappa à l’enregistrement en tant qu’agent étranger, de son fer de lance au coeur de l’administration américaine, le Conseil sioniste. De telles coïncidences sont-elles possibles? Nous, nous en doutons fortement. Israël, très mal parti, s’en tire ainsi sans dommage. Moyennant la mort d’un chef d’Etat. Les auteurs cités relèvent que «Kennedy était tout aussi bouleversant pour le nouveau Premier ministre qu’il l’avait été pour David Ben Gourion!» et Avner Cohen affirme: «Les pressions de Kennedy sur Israël n’ont pas pris fin avec la démission de Ben Gourion. Au lieu de cela, elles se sont clairement intensifiées.» Cohen décrit dans son livre «Israel and the bomb» une «réunion secrète de novembre qui s’est tenue à Washington DC (13-14 novembre)» entre des Israéliens et des Américains et assure qu’Israël «avait un ordre du jour plus large… que les États-Unis étaient prêts à discuter». Dans son témoignage, Cohen indique toutefois que la question du nucléaire était si sensible que, «durant la rencontre secrète face à face entre les États-Unis et les autorités israéliennes où ils discutaient d’autres questions, le sujet de la bombe nucléaire d’Israël n’a pas été discuté» (2). La question essentielle du nucléaire ne fut donc pas abordée et reportée à une date ultérieure Entre-temps, Kennedy est tué. Huit jours après la fameuse réunion signalée par Avren Cohen. Les relations entre les Etats-Unis et Israël qui étaient au point ont radicalement changé. Après donc l’assassinat de JFK, la politique américaine vis-à-vis d’Israël d’une part, du Moyen-Orient d’autre part a fait une étonnante volte-face en virant à 180 degrés, le résultat le plus immédiat de l’assassinat du président américain a été le renvoi aux calendes grecques l’exigence de clarification de la nature du nucléaire israélien. Le dossier est ainsi définitivement enterré. Il s’agit d’un fait solide, indiscutable, qui ne peut être soumis à débat. La preuve n’est que trop claire. La mort de Kennedy en novembre 1963 entraîna aussi quelques changements au niveau du gouvernement fédéral. Ainsi, Robert F. Kennedy céda son poste d’Attorney general à Nicholas Katzenbach sous la présidence de Lyndon Baines Johnson. Pour échapper à l’enregistrement comme «agent étranger», le Conseil sioniste s’est donc mué en Comité aux affaires publiques -américano-israéliennes Aipac). L’Aipac – camouflé, en un lobby intérieur – coordonne depuis 1964 les efforts de dizaines d’organisations soutenant un environnement politique américain favorable à une nation étrangère. Ce que nombre de témoins savent et se sont bien gardés de le crier sur les toits, est que les frères Kennedy se sont fait une «religion» quant à l’influence qu’Israël exerçait sur la politique extérieure américaine à travers les orientations que l’Aipac impose aux partis politiques démocrate et républicain américains. C’est sans doute à cette ingérence que les Kennedy voulaient mettre un terme, d’autant plus que J.F. Kennedy était bien payé pour avoir fait l’expérience par lui-même de la puissance de persuasion du lobby pro-israélien. Lors de la campagne présidentielle de 1959, comme il est de coutume aux Etats-Unis, le candidat Kennedy organisa à New York un dîner de campagne ou il convia les principales personnalités juives américaines dans l’optique d’obtenir leur soutien financier. De retour dans la capitale fédérale, très en colère, il confia à son ami, Charlie Bartlett – qui, entre autres, le présenta à la future Mme Kennedy (Jacqueline Lee Bouvier) – sa mésaventure new-yorkaise.

Selon le témoignage de Bartlett, Kennedy était furieux contre ceux qu’il avait rencontrés à Manhattan et qui lui avaient assuré que les fonds dont il avait besoin étaient disponibles mais seulement s’il leur confiait l’élaboration de la politique US pour le Moyen-Orient. On peut supposer que Kennedy, de même que son frère Robert, se soient rappelés cet «incident» de New York quand, en 1963, le président Kennedy avait confirmé qu’Israël – tout en se présentant comme un allié des USA – lui avait menti à plusieurs reprises à propos de son développement de l’arme nucléaire.

Alors que la guerre du Vietnam était devenue de plus en plus impopulaire aux Etats-Unis, Robert F. Kennedy revient au-devant de la scène politique américaine en présentant sa candidature à la magistrature suprême des Etats-Unis. D’emblée, Robert Kennedy remit en cause la politique de Johnson, successeur de son frère, en 1963, à la tête des Etats-Unis. En fait, il n’existait pas de certitude que Robert Kennedy, une fois président, aurait remis sur le tapis les mêmes exigences que son frère – des explications sur le programme nucléaire israélien, et l’enregistrement du lobby pro-israélien en tant qu’agent de l’étranger – mais son assassinat en juin 1968 – juste un an après la guerre des Six-Jours de 1967 – éliminait une menace potentielle pour Israël, en la personne d’un éventuel président US que l’Etat hébreu ne pourrait pas contrôler, pour un pays qui prit l’habitude de dicter aux Etats-Unis leur politique moyen-orientale. Les Kennedy seuls Américains lucides face au diktat israélien? Pas seulement, le sénateur William Fulbright qui, en 1962 déjà, exigeait l’inscription du Conseil sioniste en tant agent étranger, pouvait annoncer en toute certitude, en 1973, cinq ans après l’assassinat de Robert Kennedy et quelques mois avant la guerre d’Octobre 1973, qu’«Israël contrôlait le Sénat des Etats-Unis». Le sénateur Fulbright a déclaré sur la chaîne de télévision CBS, à l’émission Face à la Nation: «Je me rends compte à quel point il est presque impossible dans ce pays de conduire une politique étrangère qui ne soit pas approuvée par les juifs… Un contrôle épouvantable que les juifs possèdent sur les médias d’informations et le barrage qu’ils ont construit au Congrès… L’influence juive ici domine totalement la scène et fait qu’il est presque impossible d’obtenir du Congrès quelque chose qu’ils n’approuvent pas», cité par Hesham Tillawi (4) S’il n’a pas été assassiné, Fulbright était cependant «mort» politiquement, puisqu’il perdit sa place au Sénat une année après. Ce qui démontre la puissance du lobby sioniste sur la politique américaine au Moyen-Orient. Il apparaît donc que la politique moyen-orientale américaine relevait de la seule «compétence» du lobby pro-israélien. Une anecdote pour bien se fixer les idées quant à l’omnipotence israélienne sur la politique du Moyen-Orient et sur ce qui doit être dit sur le Moyen-Orient, surtout en ces moments où le nucléaire iranien est au coeur du débat quand personne ne pipe mot sur la menace nucléaire israélienne. Une journaliste américaine, quarante années de couverture des activités des présidents américains, a osé outrepasser l’omerta sur le nucléaire israélien en posant une question «crue» et directe au «jeune» et «inexpérimenté» Barack Obama. Helen Thomas, journaliste attachée à la Maison-Blanche – qui a couvert dix présidents américains – a donc voulu savoir en s’adressant à la source. Elle est loin d’être une novice et savait ce qu’elle faisait lorsqu’elle demanda crûment à Obama, lors de sa première conférence en tant que président des USA, voulant sans doute, à son niveau, lever l’ambiguïté autour du nucléaire au Moyen-Orient. Aussi, demanda-t-elle au néo-président et Commandant en chef de l’armée US de dire quelles nations au Moyen-Orient possèdent l’arme nucléaire? Evidemment, voilà une question malvenue qui ne pouvait appeler de réponse. Il fallait maintenir l’ambiguïté sur l’arsenal nucléaire d’Israël, tout en faisant du tintamarre sur le programme nucléaire iranien que les militaires et politiques américains sont unanimes à estimer sans réelle menace pour la sécurité de la région et encore moins pour celle des Etats-Unis. De fait, pour son manquement au «politiquement correct» concernant Israël, Mme Thomas a été bannie en tant que correspondante à la Maison-Blanche. C’était au début du mandat d’Obama qui, lui, sut oublier ce qu’il disait en campagne électorale sur les souffrances du peuple palestinien.

Israël et le 11 septembre

Israël, qui veut rester le seul Etat du Moyen-Orient doté de l’arme nucléaire et prêt à tout pour conserver sa position, ne rate aucune occasion de crier que l’Iran constituait une «menace existentielle» pour l’Etat hébreu. Possible, mais il n’en semble pas moins que la raison soit autre. La paix est nuisible pour Israël, c’est du moins ainsi que l’Etat hébreu voit les choses, qui dispose d’un armement sans commune mesure avec la taille d’un pays de la dimension d’Israël, (20.000 km², moins de sept millions d’habitants) mais aujourd’hui la quatrième puissance militaire et nucléaire dans le monde. Il est patent dès lors pour Israël de convaincre les Etats-Unis d’attaquer, du moins de cautionner, une frappe – qui pourrait être une frappe nucléaire – contre l’Iran. Israël avait déjà attaqué et détruit en 1981, le site nucléaire irakien de Tammuz en Irak.

Il avait aussi récidivé en 2007 en attaquant, sans doute en détruisant, un site mystérieux, supposé nucléaire, au nord de la Syrie. Israël n’est donc pas à son premier crime contre des pays du Moyen-Orient et probablement même chez leur «protecteur» américain.

A chacun de se faire son opinion sur la tragique disparition des Kennedy et même sur le crime terroriste du 11 septembre qui n’a toujours pas livré ses secrets. Cela fait dix ans qu’Israël harcèle le monde pour frapper l’Iran. Or, un retour à la stabilité dans la région permettrait, il ne fait pas de doute, une certaine décantation des choses en faisant (re)monter à la surface des faits connus de tous, mais que personne, paradoxalement, n’ose analyser sereinement et les resituer dans leur vrai contexte. La manipulation des événements du 11 septembre a eu un premier effet, celui de l’invasion et de la destruction de l’Irak par les Etats-Unis. Or, spécialistes et experts, parmi lesquels de nombreux experts américains du béton et de l’ingénierie architecturale, sont formels: les attentats de New York ne peuvent être que du fait de personnes (ou Etat?) hautement qualifiées, disposant d’une technologie de pointe, une ingénierie et connaissances professionnelles appropriées. Même si cela n’est pas dit clairement, en lisant entre les lignes, on comprend aisément qu’un seul pays, outre les Etats-Unis eux-mêmes, avait à la fois les moyens (humains et technologiques), le mobile, l’occasion et, surtout, les services de renseignements (performants) d’un Etat pour monter une telle supercherie à l’intérieur des Etats-Unis. Et ce pays, c’est Israël! D’ailleurs, le mot «Mossad» est revenu à plusieurs reprises dans les textes de ces experts. En clair, seul Israël avait les moyens sophistiqués et la motivation pour opérer un tel attentat aux Etats-Unis. La fable d’Al Qaîda et des fanatiques islamiques, vivant dans les grottes de Bora-Bora en Afghanistan, n’avait en fait aucune assise de quelque nature qu’elle soit face à la sophistication des moyens employés pour détruire les Tours Jumelles de New York. Il ne fait pas de doute cependant, qu’Oussama Ben Laden, agent notoire de la CIA, ait mis sa nébuleuse islamiste au service d’une vaste action de déstabilisation. Etonnant qu’Al Qaîda ne se soit jamais attaqué à Israël et ses intérêts à l’étranger. Il ne fait pas de doute aussi, que bien informé, le peuple américain n’exige de son gouvernement des «vraies» enquêtes sur les dessous d’attentats survenus aux Etats-Unis dont on ne connaît toujours pas les tenants ni les aboutissants, comme de s’interroger sur la légitimité du soutien octroyé à un pays étranger avec les coûts exorbitants en sang, en finances publiques, en crédibilité pour les Etats-Unis. En réalité, comme le font remarquer analystes et observateurs, la seule menace véritable contre Israël, ce n’est pas l’Iran ou quelque pays que ce soit du Moyen-Orient, mais bien Israël lui-même. C’est Israël qui menace Israël, marqué par une existence de soixante années jalonnées de guerres, de sang, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, d’occupation et d’expulsions contre les Palestiniens. Israël est aujourd’hui devenu la septième plaie du monde et fait tout pour provoquer une apocalypse en Iran et dans le monde. Seuls les dirigeants américains ne s’en aperçoivent toujours pas.

– Sur les Kennedy

1. Seymour Hersh « The Samson Option: Israel’s Nuclear Arsenal and American Foreign Policy » (scribd) – (pdf).

2) Avner Cohen, Israel and the Bomb Columbia University Press, New York, 1998

3)Michael Collins Piper: « Final Judgement » The Missing Link in The JFK Assassination Conspiracy» in America First Books as an ebook (pdf)

4) Hesham Tillawi: «L’occupation israélienne de l’Amérique» «The Palestine Chronicle»

– Sur le 11 septembre

*David Ray Griffin: « The Mythe & The Reality »

*Eric Hufschmid: « Are the Crimienals frightened? » (livre et documentaire) qui expliquent pourquoi il est impossible que des avions puissent faire s’effondrer des immeubles tels que les tours jumelles)

Loose Change2 (documentaire très explicite et édifiant sur les manipulations de certains services officiels US)

* Une centaine de livres et documents portent des témoignages sur le complot du 11-09