Quand le commerce de matériaux de construction échappe à tout contrôle: Graves dérives à hai Bensmir, le Chteïbo de la Corniche

Quand le commerce de matériaux de construction échappe à tout contrôle: Graves dérives à hai Bensmir, le Chteïbo de la Corniche

Pourchassés du grand boulevard, ils investissent les ruelles. De la voie publique, ils feront un espace d’étalage et d’entreposage à ciel ouvert de leurs marchandises.

Sans foi ni loi, ils exercent leur activité de jour comme de nuit, sans prêter la moindre attention aux habitants riverains, qui endurent un vrai calvaire face à un silence pour le moins déconcertant du côté des autorités locales compétentes.

C’est là, en substance et d’une manière très sommaire, la situation qui prévaut dans l’agglomération urbaine tentaculaire de hai Bensmir, à Ain El Turck, surnommée -à juste titre, d’ailleurs- le Chteibo de la Corniche.

Dans une pétition signée par plusieurs dizaines d’habitants de hai Bensmir II, une copie nous a été remise, les riverains sollicitent l’intervention urgente du chef de l’Exécutif local pour mettre un terme aux désagréments causés par les commerçants de matériaux de construction qui pullulent cette zone urbaine.

La même correspondance a été également adressée au chef de daira, au président de l’APC et au chef de la Sûreté de daira (Police). Il est dénoncé la non-application de l’instruction donnée par le wali d’Oran, Abdelmalek Boudiaf, remontant à près d’un mois et demi à l’occasion de sa visite de travail dans cette ville côtière: Interdiction de tout étalage et entreposage des matériaux de construction sur la bande longeant l’autoroute reliant Ain El Turck et Les Andalouses.

«Cette directive est restée, malheureusement, sans suite, puisque la situation demeure telle quelle. Pire, les vendeurs de tout bord, dont la plupart n’ont pas de registre de commerce, ont investi depuis, les ruelles desservant notre quartier, poussant leur négoce informel jusqu’au cœur du tissu urbain», lit-on dans la requête-pétition en question.

La population locale s’insurge contre la tolérance, voire la complaisance, dont jouissent ces commerçants véreux, prêts à tout pour mettre à l’abri leur activité quasi-clandestine et fortement préjudiciable, tant par les désagréments qu’elle cause dans l’entourage (nuisance sonore, émanation de poussière, empiètement sur la voie publique et le trottoir longeant les habitations, trafic incessant des poids lourds, etc.), que par les risques qu’elle représente (empilement de matériaux notamment briques et parpaings sans veiller aux normes de sécurité, entassement du fer à béton à même le trottoir, amoncèlement des sacs de ciment contre les murs des voisins, etc.).

Dans ce contexte, les pétitionnaires font appel au wali pour ordonner aux services de la direction de la concurrence et des prix (DCP) et ceux des impôts pour diligenter une enquête afin de vérifier la conformité de ces activités avec le cahier de charge régissant la vente de matériaux de construction de détail, gros et demi-gros, en produits emballés et en vrac, ainsi que la régularité vis-à-vis du fisc et le respect de l’environnement.

«A quelques rares exceptions près, ces commerçants, au nombre de trente (30), ne disposent même pas d’entrepôts spécifiques pour le stockage des matériaux de construction, comme le ciment, la brique, le plâtre, le bois, le rond à béton, le treillis à souder, le sable, le gravier, entre autres.

Alors, nous nous demandons comment ils ont été autorisés à exercer moyennant registre de commerce, qui dans ce filon de commerce, n’est délivré qu’après inspection du local pour voir son emplacement et s’il répond aux normes de superficie, d’hygiène, de sécurité, etc.», déplore un père de famille résidant à hai Bensmir, tout en dénonçant le tapage nocturne assourdissant provoqué par les camions de gros tonnage et autres engins lors du chargement et déchargement des matériaux, et également le brouhaha des marchandeurs et autres spéculateurs qui en arrivent souvent aux mains, et à des rixes à l’arme blanche.

L. Mehdi