Qu’il est loisible de pointer l’index sur les services d’hygiènes et de l’environnement de l’APC de Médéa quant à la saleté de la ville, et de son approche de la collecte des ordures qui rongent chaque coin de la cité.
Pour en avoir le cœur net, nous nous sommes rapprochés du premier responsable de ce service, et loin de lui faire des éloges, Dieu merci, avec le peu de moyens à sa disposition, des tonnes d’immondices sont enlevés quotidiennement, autrement la ville serait, depuis bien longtemps synonyme d’une décharge à ciel ouvert. Dans la foulée de la discussion, on a été surpris par le vol de plus 80 poubelles publiques sur les 110 installées récemment dans les artères de la ville. Par conséquent, serait-il honnête d’incriminer les seuls services communaux pour cette incurie sans pour autant mettre l’accent sur l’incivisme de nous autres citoyens, des marchands de légumes, des écoliers, des maçons de Dimanche, des vendeurs à la sauvette de l’informel, des casseurs et des vandales, grands pollueurs et véritables agresseurs de notre quotidien environnemental. La rigueur du « force reste à la loi » en perte de vitesse depuis quelques années pour raison de paix sociale, a inéluctablement donné libre cours à l’anarchie ; point d’horaires pour les dépôts d’ordures, point d’éducation parentale, et plus grave encore, point de cours d’éducation civique dans nos écoles. Nos mosquées sont, depuis la fonctionnarisation de nos imams, restées muettes sur le sujet. Qu’importe c’est le beylik. On casse, on pollue, on brûle cette RES PUBLICA (Chose Publique) en toute impunité pour se venger de nos sorts.
L’ironie c’est que presque tout le monde s’égosille de veiller à la propreté de son environnement immédiat sans pour autant passer à l’acte, des associations de quartiers, des parents qui responsabilisent des enfants « je-m’en foutiste » de balancer des sacs d’ordures à la volée, parfois même de la fenêtre, des marchands de légumes qui ne s’embrassent guère de scrupules de sauver quelques centimes pour l’achat de sacs-poubelle, poussant même l’impudence de déverser leurs déchets à même le sol devant des policiers complaisants, des bricoleurs d’en faire autant avec leurs casses, des casseurs et des vandales qui n’hésitent pas à brûler des poubelles en plastique… Bref, autant dire que le mal est en nous !
En vérité, le manque de civisme, de savoir-vivre, d’éducation, et de courtoisie, le respect de la liberté d’autrui, autant de qualités de la vie, doivent, désormais, être implémentés et codifiés par la loi. Gare à celui qui s’y frotte, s’y pique ! C’est dire à quand la soustraction du portefeuille pour éduquer ce rebelle d’Algérien ? Sûrement après la main mise d’un quatrième mandat. D’ici là, prenons notre mal en patience de voir un jour, un dictateur éclairé nous réapprendre par l’oukase l’amabilité, le raffinement, le civisme, la courtoisie et surtout, surtout la mondanité !!!
Brahim Ferhat