La crise de logement n’en finit pas de défrayer la chronique dans notre pays. Décidément, il ne se passe pas une opération de relogement ou de distribution de nouveaux appartements sans que la situation ne dégénère en émeute, faisant toujours des mécontents aux côtés des heureux bénéficiaires. Dans la capitale comme partout ailleurs, la demande des citoyens va crescendo concernant le logement.
Certes, dans la wilaya d’Alger, à forte concentration démographique, la demande est beaucoup plus critique. Les souscripteurs à la formule location-vente assurée par l’Agence d’amélioration et du développement du logement (AADL) continuent leur protestation, en investissant le terrain de la contestation. Des sit-in cycliques devant le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme et des tentatives de marche à chaque occasion empêchées par les services de l’ordre sont autant d’actions menées par ces pauvres postulants qui attendent un toit décent depuis une dizaine d’années. Aussi, se rappelle-t-on des opérations de démolition des habitations précaires dans les quartiers populaires, plus exactement à Oued Koriche, Belouizdad et Diar Echems dans la commune d’El-Madania qui ont donné lieu à de graves émeutes. Les opérations de relogement également. C’est dire que le logement est l’une des principales causes à l’origine du marasme populaire. Pour preuve, instruction avait été donnée aux différents walis et responsables locaux de suspendre toute opération de distribution de logements pour ne pas attiser la colère citoyenne, suite aux événements qui ont secoué plusieurs wilayas du pays au tout début de l’année en cours.
S’il est vrai cependant que les autorités locales font preuve de partialité, à plusieurs occasions, en procédant à l’octroi d’appartements contre passe-droits ou pots-de-vin, il n’en demeure pas moins que certains citoyens, indélicats, usent de moult stratagèmes pour accaparer des logements qui ne leur reviennent pas de droit. C’est le cas de ces occupants de bidonvilles qui bénéficient de logements sociaux à plusieurs reprises ou de ceux qui vendent et louent les appartements accordés par l’Etat.
La problématique du logement reste de ce fait éternellement posée dans notre pays, en l’absence d’une réelle stratégie de résorber la crise et contrecarrer les fraudeurs. A ce titre, il convient de souligner que les différentes formules de logement, mises en place par les pouvoirs publics, n’ont pu résoudre le problème, à la différence peut-être du logement rural qui a connu un succès relatif notamment dans certaines wilayas montagneuses et enclavées.