Qualité des soins,Les pays de la Cédéao mieux que l’Algérie

Qualité des soins,Les pays de la Cédéao mieux que l’Algérie

Les résultats au niveau national sont lamentables

Finalement, les budgets faramineux investis par l’Etat dans le secteur de la santé ont fait flop.

Tout l’argent déboursé n’a pas amélioré la qualité des soins et n’a pas ramené la sécurité au malade. Le constat se révélait évident lors des communications effectuées par d’éminents professeurs présents au séminaire sur la qualité des soins et la sécurité du malade organisé par le CHU Nédir-Mohamed de Tizi Ouzou. Les journées de dimanche et lundi, le professeur Ziri, directeur général du CHU de Tizi Ouzou, comptait, à raison, d’ailleurs, profiter de l’expérience des grands professeurs venus d’Europe et d’Afrique.

L’objectif assigné à ce séminaire atelier est, selon l’éminent psychiatre de définir les indicateurs d’évaluation de la qualité des soins à adopter dans le contexte local et régional, de réfléchir à une stratégie en vue de l’amélioration et de la collecte des propositions de démarches méthodologiques visant l’accréditation des établissements de santé algériens. Ceci pour les objectifs.

Au sujet des conclusions tirées, l’optimisme se relativise manifestement. En effet, après des années durant lesquelles les discours pompeux ont été servis avec les plats budgétaires bien garnis, les résultats au niveau national sont lamentables.

Les statistiques données lors de ce séminaire devraient amener les Algériens à changer beaucoup de croyances. De nombreux pays africains, contrairement à l’idée reçue, dépassent de loin l’Algérie en matière de qualité des soins.

La moyenne nationale de la mortalité maternelle est de 90 sur 100.000 habitants. Dans les pays de la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest), elle n’est que de 80 décès. L’écart est assez grand pour briser certaines fausses idées.

Sur un autre chapitre et pas plus reluisant, deux enquêtes menées par des spécialistes du CHU de Tizi Ouzou révèlent que la sécurité du malade n’est pas assurée dans les établissements sanitaires. Le pronostic vital du patient est mis en jeu dans 7,1% des cas. Ce qui signifie en chiffres que près de la moitié des effets indésirables sont survenus dans les premières 48 heures de l’hospitalisation. Sur six effets indésirables, l’on recense une mort amenant un taux de décès à 17,6%.

Enfin, beaucoup de communications présentées lors de ce séminaire relèvent la pertinence de la démarche de la réforme hospitalière enclenchée depuis 2005. C’est d’ailleurs le cas du CHU de Tizi Ouzou qui a connu beaucoup d’amélioration selon une enquête réalisée par des spécialistes. Un cas qu’il ne faut surtout pas généraliser. L’enquête révèle, en effet, un niveau de satisfaction global de 52%. Les chiffres mettent en évidence que 62,26% de satisfaction ont été enregistrés en matière d’accueil au niveau des différents services du CHU de Tizi Ouzou, 52,4% en matière d’hospitalisation, 48,7 en matière de confort et restauration et 67,4% opinion générale. Par ailleurs, il est à noter que le CHU de Tizi Ouzou, en organisant des séminaires cycliques, enclenche une démarche pour l’échange d’expériences avec les pays mieux cotés en la matière.