Le Salon des banques, assurances et services financiers, organisé la semaine dernière, aura permis de mesurer les efforts entrepris par les banques de la place : entre autres acquis, e-banking, développement de la monétique et système de garanties pour accroître les crédits en direction des PME ou des financements en faveur de la création de nouvelles entreprises.
Le secteur tente de soigner son image ternie par une série de scandales à travers une opportunité de rencontrer la clientèle et d’exposer des services beaucoup plus modernes.
Mais sur le terrain, les choses sont plus compliquées. Les particuliers se plaignent de la qualité de service, les entreprises d’un accès difficile aux financements. L’excès de prudence des banques est mis en exergue. Les banquiers soutiennent, de manière générale, qu’ils enregistrent peu de projets d’investissement à financer.
Force est de relever sur ce plan que la question du financement des investissements productifs, l’une des grandes problématiques du développement durable du pays, se pose avec acuité. Car la tendance actuelle est au financement tous azimuts de l’import-import via le crédit documentaire et de l’exploitation des petites et moyennes entreprises.
Pour inverser la tendance, le gouvernement a annoncé un objectif ambitieux, celui de porter la part de l’industrie dans la richesse nationale de 5% actuellement à 10% en 2014. Encore faut-il que les banques accompagnent le mouvement.
La question de la capacité des banques locales à analyser les dossiers de crédits reste également d’actualité. En l’occurrence, les pouvoirs publics sont restés sourds à la proposition d’opérateurs de créer des fonds d’investissement appuyés par une expertise locale et étrangère pour régler ce problème. On en est donc toujours dans un système d’injonctions, de règles non écrites et qui excluent, malheureusement, maints et maints promoteurs de projets rentables des circuits de
financement.
Au demeurant, l’amélioration des prestations passe plutôt par des changements dans la gouvernance des banques publiques. Au final, quand on assistera à l’émergence d’un management bancaire dont les décisions obéissent aux règles internationales et non à des directives de la tutelle ou des injonctions d’un clan au pouvoir, on pourra conclure alors que la réforme financière a réussi en Algérie.