La secrétaire générale du PT estime que les résultats de la dernière tripartite sont plus que mitigés et insuffisants et que la réunion (gouvernement-patronat-UGTA) est en général en faveur du patronat, et ce, au grand dam de la classe ouvrière qui a vu ses espoirs se volatiliser.
La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, dont le parti a organisé une conférence internationale sur le thème «Contre la guerre d’occupation, contre l’ingérence dans les affaires internes des pays», a saisi cette occasion pour commenter les résultats de la dernière tripartite. Non sans fustiger le patronat, Louisa Hanoune qui n’a pas omis de glorifier la Centrale syndicale (UGTA), s’est dit insatisfaite de la 15e réunion tripartite qui, selon elle, n’a pas répondu aux attentes des travailleurs. «Les résultats de la dernière tripartite sont plus que mitigés et insuffisants. Cette tripartite était en faveur du patronat», a soutenu Mme Hanoune qui intervenait à l’occasion de la réunion du comité central de son parti. D’autre part, la SG du PT considère que cette tripartite a accédé à toutes les revendications du patronat, soulignant à ce propos qu’elle a relevé le salaire minimum garanti (SNMG) de 3 000 DA seulement. Aux yeux de Louisa Hanoune, cette hausse de trois mille dinars, arrachée au terme de plusieurs concertations et revendication reste toutefois insignifiante et insuffisante. Mais ce que Louisa Hanoune n’a pas dit, c’est que l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), qui aurait dû peser de tout son poids sur cette tripartite, n’est pas arrivée à convaincre les membres du gouvernement ainsi que les organisations patronales sur la nécessité de relever le SMIG à 35 000 dinars, tel que proposé avant le début de cette tripartite. Mme Hanoune a indiqué que les résultats n’ont pas répondu aux attentes sociales et économiques de la classe ouvrière. «Un Smig à 18 000 DA n’est pas suffisant pour améliorer le pouvoir d’achat du citoyen, sauf si l’article 87 bis du code du travail relatif au système de calcul du SNMG est abrogé». Concernant l’augmentation de la pension de retraite, Mme Hanoune a précisé que le patronat a refusé la proposition de l’UGTA de relever le salaire de base de 40%, estimant que le taux de 20% reste minime. «L’article 87 bis doit être annulé. C’est une loi introduite dans le cadre des prétendues mesures d’ajustement structurel», a-t-elle contesté. Appuyant sans surprise la revendication de la Centrale syndicale concernant la réouverture du dossier des grandes surfaces tels que les souks el fellah, Louisa Hanoune estime que cela permettra de remédier à ce fléau rampant. Dans le même sillage, l’oratrice a appelé jeudi dernier à la réouverture des entreprises fermées pour y insérer un grand nombre de chômeurs. Au plan économique, la secrétaire générale du PT a appelé à la mise en place d’une politique économique viable à même d’assurer la prospérité sociale et l’autosuffisance sans recourir à l‘importation. Ainsi, elle a qualifié le processus des réformes politiques d’incomplet et de contradictoire, soulignant que toutes les réformes doivent être précédées par la révision de la Constitution à travers une Assemblée constituante. Dans un autre registre, Louisa Hanoune s’est longuement étalée sur les questions internationales, particulièrement les révoltes qui secouent plusieurs pays à l’exemple de la Libye, Syrie, Yémen… Non sans condamner les exactions commises par les forces de l’OTAN contre les civils libyens, Mme Hanoune a rappelé que l’Etat Algérien, même s’il reconnaît le Conseil national de transition (CNT), respecte toutefois la souveraineté des uns et des autres et adopte toujours une politique de non-ingérence dans les affaires internes des pays étrangers.
Yazid M.