Qualifiant le stockage abusif de médicaments de criminel: Ould-Abbès s’attaque aux lobbies

Qualifiant le stockage abusif de médicaments de criminel: Ould-Abbès s’attaque aux lobbies

Le problème de la pénurie de médicaments et de réactifs sera réglé d’ici à la fin du mois d’avril, et ce, grâce à la coopération des marchés de gré à gré. L’annonce a été faite jeudi par le ministre de la Santé Djamel Ould Abbès, en marge d’une séance plénière du Conseil de la nation.

Le ministre a expliqué, en effet, que la nouvelle loi régissant la Pharmacie centrales des hôpitaux (PCH) lui permet de conclure des marchés de gré à gré avec les laboratoires, tout en relevant que le ministère importera les médicaments de base omis par les opérateurs privés.

Accusant de «criminels» les importateurs de médicaments, le ministre de la Santé a fait savoir que son département a déjà contacté des laboratoires producteurs de ces médicaments et recourra le cas échéant à son propre budget pour assurer la disponibilité de ces produits vitaux.

«Les importateurs ne respectent pas les programmes signés avec le ministère, le 15 novembre dernier, et c’est un crime à l’encontre des malades», a-t-il plaidé, dans ce registre, précisant qu’il a chargé 30 inspecteurs pour enquêter sur les distributeurs, dont certains, a-t-il déclaré, «stockent les médicaments dans l’attente de leur rareté sur le marché ou d’une forte demande», attirés en cela, selon lui, par l’appât du gain au détriment du malade.

Quant aux directeurs généraux qui n’ont pas présenté, en temps voulu, les prévisions sur les besoins de leurs établissements en médicaments, le ministre a fait état «de la suspension momentané de 46 d’entre eux». Pour lui, un directeur incapable d’élaborer des prévisions sur les besoins de son établissement en médicaments doit « quitter le secteur de la santé et ne pas priver le malade du droit aux soins»

Le ministre a affirmé sa détermination à combattre la corruption dans son secteur, précisant que son ministère avait réussi, il y a deux ans, à « interdire le transfert de 250 millions de dollars à l’étranger dans le cadre de la surfacturation des importations de matières premières destinées à la fabrication des médicaments».

De son côté, le président de l’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP), le Dr. Mellah, a expliqué que les pénuries de médicaments peuvent être réglées par la mise en place d’un cadre réglementaire transparent, stable et cohérent.

C’est dans cette optique que notre interlocuteur dit avoir proposé au ministère des solutions afin de remédier à cette situation de pénurie. Il s’agit, entre autres, de mettre en place une réglementation expliquant avec précision les modalités d’importation ainsi qued’un comité de veille devant se réunir régulièrement afin d’anticiper les ruptures. Il estime, enfin, que la santé «des Algériens est trop précieuse pour être gérée par l’approximation et l’improvisation».

Kahina B.