L’idée que se font certains de la douane qu’ils présentent comme une institution rongée par la corruption est complètement farfelue. L’enquête réalisée par le Cread le prouve.
«L’Algérien a une fausse image des douaniers qu’il présente souvent comme des agents corrompus.» C’est par cette mise en garde que Amina Messaid Kadri, experte auprès du Centre de recherche en économie appliquée pour le développement a inauguré, hier à Alger, le débat sur la rencontre regroupant les cadres de l’administration des douanes et des chercheurs de l’institution qu’elle représente.
Dans sa communication intitulée «synthèse provisoire de la recherche» qui avait été confiée au Cread, l’oratrice impute cette mauvaise publicité aux médias, soulignant que les résultats de l’enquête publiés dans le cadre du projet national de recherche donnent, au contraire, une image autre des services des douanes. Selon elle, la relation douane-usagers s’est améliorée et ces derniers sont de plus en plus nombreux à déclarer que la qualité du service douanier est meilleure par rapport aux années précédentes.
C’est ce qui ressort, en tout cas, des sondages qui ont ciblé un échantillon représentatif de voyageurs, que les chercheurs du Cread ont rendu publics à l’occasion de cette rencontre. «Nous avons préparé un formulaire dont les questions ont été minutieusement étudiées.
Si nous les avons limité à 40, c’est parce que nous estimons, qu’au-delà, nous alourdissons le questionnaire et lassons les voyageurs interrogés. Sur un échantillon de 200 personnes, plus de la moitié sont des hommes âgés entre 30 et 40 ans. La plupart sont mariés. Un tiers d’entre eux sont des fonctionnaires, c’est à dire des enseignants ou cadres supérieurs. Selon les résultats des recherches, plus de la moitié des personnes sondées ont tendance à voyager.
Concernant l’accueil et les moyens d’information mis à leur service, Mme Kadri affirme que 67% ont déclaré avoir été informés. Saluant l’augmentation des effectifs et, surtout, le dispositif mis en place pour faciliter les procédures douanières, la conférencière a indiqué que les douanes algériennes n’ont rien à envier aux douanes des autres pays et qu’arriver au résultat de 35% de personnes satisfaites est déjà en soi une excellente chose. Prenant la parole à son tour, Mme Benyagoub, cadre supérieur à la direction générale des douanes, a insisté sur «l’importance de cette rencontre qui, a-t-elle dit, permettra a l’administration des douanes de disposer d’une vision objective et exhaustive de la qualité du service douanier, de la relation des douanes avec les usagers et les actions à envisager pour améliorer la qualité de service.» A l’en croire, «cette initiative qui fait suite à l’invitation du secrétaire général de l’Organisation Mondiale des Douanes est destinée à partager l’expérience des douanes algériennes et s’inscrit dans le cadre des efforts et des actions des programmes de modernisation de l’administration des douanes, visant à améliorer le service public douanier par la mise en oeuvre d’un ensemble de facilitations douanières et de dispositions d’assistance à destination des différents usagers.».