Des directeurs d’établissements du secondaire, ainsi que des censeurs, menacent d’entamer l’année scolaire 2012/2013 par un large mouvement de grève nationale en raison du refus du ministère de tutelle de revoir leur classification, décidée dans le nouveau statut.
Si les responsables d u ministère de tutelle ne se décident pas à nous rendre justice, nous reviendrons à la charge à la prochaine rentrée scolaire et notre riposte ne sera que plus forte», a affirmé un représentant de la corporation, lors d’une conférence de presse tenue hier au siège de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef), à Alger.
Une rencontre avec la presse tenue juste après un rassemblement de près de 200 proviseurs et censeurs, de différentes wilayas du pays, devant le siège de l’annexe du ministère de l’Education nationale sise au Ruisseau (Hussein Dey). La corporation, restée jusque-là en marge de toute protestation, sort de sa réserve et frappe fort. Tout a commencé lorsque les services du département de Boubekeur Benbouzid ont présenté aux travailleurs du secteur leur nouveau statut. C’était le choc.
Une surprise des plus désagréables pour ces hommes et ces femmes qui se sont longtemps considérés comme étant les protégées du ministère, pour la simple raison qu’ils sont ses représentants : «On avait confiance en notre ministère. C’est lui qui est censé défendre nos droits. Nous sommes ses représentants et les représentants de l’Etat, de façon générale. Ce qui vient de se décider à notre insu est extrêmement grave. C’est un précédent grave dans toute l’histoire de l’éducation nationale. »
La corporation dénonce des anomalies dans le nouveau statut et rejette la nouvelle classification qui la met au même grade que certains enseignants. «Ce nouveau statut nous met au même grade que certains enseignants. C’est inadmissible, inconcevable, injuste. Depuis l’indépendance du pays et partout dans le monde, les directeurs des établissements du secondaire ont le grade le plus élevé.
Ce qui s’est produit récemment est une grande erreur. Celle-ci doit être réparée dans l’immédiat sinon cela va avoir des conséquences fâcheuses sur tout le secteur (scolarité des enfants, le niveau des élèves etc.)», a mis en garde le même représentant.
«C’est la goutte qui a fait déborder le vase. Nous avons trop supporté les défaillances de ce système. Il n’est pas normal que toute la responsabilité retombe sur nous (y compris la responsabilité pénale), alors que nous sommes dépossédés de nos droits les plus élémentaires », poursuit le représentant de la corporation.
Et ce dernier d’assurer toutefois, à l’adresse des élèves des classes de terminale et de leurs parents, «nous sommes tous mobilisés pour que l’examen du baccalauréat se déroule dans de bonnes conditions». Comme quoi le mouvement protestataire qui, en réalité, se poursuit mais de manière discrète, n’affectera nullement les élèves. Du moins ceux qui sont candidats au baccalauréat.
K. M.