Le problème des providers privés refait surface. Après la saga mirobolante de l’Eepad et le retrait d’autorisations à 34 providers privés en janvier dernier, le sort d’une d izaine d’autres sera scellé bientôt.
Le monopole d’Algérie/Telecom sera donc absolu. En effet, l’Autorité de régulation de la Poste et des Télécommunications (ARPT) procèderait bientôt au retrait des autorisations d’exploitation d’une dizaine de fournisseurs d’accès à Internet (providers). La cause : non paiement des redevances annuelles et/ou des frais de gestion des numéros.
A cet effet, Zohra Derdouri, présidente de l’ARPT, a indiqué hier à l’APS, qu’«il y a une dizaine d’Internet service providers qui n’ont pas encore répondu aux mises en demeure et à qui nous allons retirer les autorisation, sauf s’ils se manifestent».
Il faut savoir que la baisse de 50 % des tarifs d’accès à l’Internet décidée par le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication en avril 2008 a mis dans l’impasse les providers privés dont l’existence même est compromise.
Cette dizaine de fournisseurs vient s’ajouter aux 34 autres qui ont déjà subi récemment un retrait définitif de leurs autorisations d’exploitation des services Internet, pour les mêmes motifs. Le retrait d’autorisation d’exploitation à ces 34 providers avait été décidé après un long processus, a-telle affirmé.
«Il s’agit de fournisseurs qui n’activaient plus depuis plus de deux ans. Nous leur avons adressé des lettres de rappel par voie de presse et par huissier de justice leur enjoignant de procéder au dit paiement, mais ils n’ont pas obtempéré», a précisé Mme Derdouri.
Toutefois, a-t-elle relevé, deux de ces fournisseurs, parmi les 34, ont repris contact avec l’ARPT après la décision de retrait des autorisations et leurs situations «sont en train d’être réétudiées».
Le Conseil de l’ARPT, qui avait accordé des autorisations d’exploitation des services Internet à 73 providers, a décidé le retrait des autorisations à 34 d’entre eux le 26 janvier 2011. Du coup, les autorisations d’extension par l’installation de nouveaux points de présence délivrées à ces sociétés, leurs ont été également retirées.
Concernant la loi d’août 2000 fixant les règles générales relatives à la poste et aux télécommunications, la responsable de l’ARPT a estimé que cette loi s’était révélée être un «édifice solide qui a pu répondre à la majorité des problématiques d’ouverture et de régulation du marché», mais qui demande l’introduction de «dispositions complémentaires ».
Elle explique qu’à titre d’exemple, cette loi a prévu des «sanctions extrêmes » comme la suspension ou le retrait d’une licence ou d’une autorisation, mais «n’a pas envisagé de situation intermédiaire permettant de remédier à des cas préjudiciables au bon fonctionnement du marché».
Benachour Mohamed
Algerie/Telecom : Le dindon de la farce: Qui payera les dettes des providers ?
Décidément, les dettes de ces providers privés s’élèvent des centaines de milliards. Pour seul Eepad, le montant des dettes est de l’ordre de 2,6 milliards de dinars. Algérie Télécom supporte un coût mensuel d’environ 330 000 euros pour assurer la liaison du fournisseur d’accès Internet avec les opérateurs étrangers.
Le préjudice financier occasionné par ces providers à Algérie/Telecom est donc énorme. Rappelant aussi que 60% des dettes d’A T proviennent des simples clients, les responsables d’AT indiquent que son entreprise essaye de trouver les solutions adéquates pour satisfaire et préserver sa clientèle.
B.M