Les premières conclusions de l’enquête menée par des équipes spécialisées de la Gendarmerie nationale dépêchées d’Alger sur l’attentat-suicide perpétré samedi dernier par le Mouvement unicité et jihad dans l’Afrique de l’Ouest (MUJAO) révèlent que l’attaque a été menée par deux kamikazes, selon une source sûre.
Cette dernière précise que l’investigation a aussi dévoilé que le véhicule Toyota Station utilisé dans l’attentat était bourré de 200 kg de TNT et non de 80 kg comme rapporté par certains médias.
Ce véhicule était conduit par deux kamikazes étrangers. Ces premières conclusions révèlent aussi que les deux kamikazes étaient armés de deux armes automatiques de type kalachnikov, dont les numéros de série ne figurent pas au laboratoire de criminologie de la Gendarmerie nationale de Bouchaoui (Alger).
Ce qui démontre que les deux armes appartiennent à des terroristes étrangers et non pas à des Algériens. Il a été aussi révélé que le véhicule est entré depuis un pays voisin.
Le numéro d’immatriculation du véhicule volé quelque part dans la région du Sahel est celui d’un pays étranger, alors que son châssis a été falsifié par les terroristes.
Les enquêteurs de la Gendarmerie nationale ont également trouvé à bord du véhicule des débris de deux grenades et d’un détonateur portés par les deux kamikazes.
Ces derniers œuvraient pour que les grenades et le détonateur explosent avec la déflagration de 200 kilogrammes de TNT dans le but de faire le maximum de victimes. Cette volonté de nuire du MUJAO démontre qu’il est à l’affût d’une médiatisation la plus large possible. Par contre, cette organisation terroriste garde secrète sa composante, puisque, hormis son «émir», ressortissant mauritanien, aucun autre de ses éléments n’est connu. Cela voudrait dire que le MUJAO est chargé d’une «mission»
dont les ordonnateurs tirent les ficelles hors territoire algérien. Le MUJAO, «dissident» de l’AQMI en décembre 2011, est en effet crédité d’une manne financière considérable provenant du paiement des rançons et a puisé ses armes dans l’arsenal libyen après le conflit armé en Libye.
Il est à rappeler que le général-major Ahmed Boustila, commandant de la gendarmerie nationale, est arrivé hier dans la wilaya de Tamanrasset pour présider une réunion «très importante» sur la situation sécuritaire dans la région et sur les mesures à prendre. Il était accompagné par le général Tounsi des gardes-frontières (GGF), du colonel Senoussi, directeur de la logistique et de l’infrastructure, un haut gradé de la GN chargé des investigations et des données et chef du bureau de la lutte antiterroriste, du colonel Zghida,
chef de division des services GOMO et chef central des investigations criminelles, selon notre source. Sur place, Ahmed Boustila s’est rendu au chevet des blessés civils avant d’aller s’enquérir de l’état de santé d’un gendarme blessé dans l’attentat terroriste qui avait, rappelle-t-on, fait 23 blessés (15 gendarmes, cinq éléments de la Protection civile et trois civils).
Des hélicoptères en renfort pour contrôler les frontières
Le général-major Ahmed Boustila, lors des séances de travail avec des responsables de la Gendarmerie nationale de l’ensemble du territoire national, a donné instruction pour qu’une vigilance accrue soit observée. Un renforcement sécuritaire dans la région a été décidé. C’est ainsi que de nouveaux hélicoptères seront également déployés pour renforcer le contrôle des frontières algériennes, les routes, les espaces du désert de la région et traquer les groupes terroristes.
Le général-major s’est réuni avec le général Tounsi, le commandant des GGF ainsi que les représentants des SSI, GIR et GOMO, et présenté un nouveau plan sécuritaire ayant pour but de venir à bout des menaces qui planent sur la région, selon une source.
M. A