Protestations, altercations et tentative de squatter les appartements, Un relogement sur fond de violence à Alger

Protestations, altercations et tentative de squatter les appartements, Un relogement sur fond de violence à Alger

La plus grande opération de relogement qu’a connue, depuis l’Indépendance, Alger, se fait actuellement sur fond des vagues de contestation, provoquées par des centaines de familles exigeant leur droit au logement.

L’opération de relogement de près de 1 000 familles, la 11e du genre, s’est déroulée, hier, au niveau des communes de Birtouta et des Eucalyptus, dans un climat de tension marqué par des actions de protestation des non-bénéficiaires enregistrées dernièrement à travers différents coins de la capitale.

Selon des informations, la pression faite par les contestataires a fini par renverser le programme et pousser les autorités à réexaminer soigneusement les demandes de recours à la veille de l’opération d’hier.

D’ailleurs, jusqu’à hier matin, les services chargés d’accueillir les nouveaux locataires au niveau des sites de Birtouta et des Eucalyptus, ne connaissaient pas le nombre exacte des familles qui devaient arriver. En effet, alors que le wali d’Alger avait prévu, lundi, le transfert de près de 1000 familles, on n’attendait, hier matin, qu’un total de près 350 au niveau des 03 sites (cités 400 et 928 logements aux Eucalyptus et 2 160 logements à Birtouta).

Parmi les actions de protestation, l’on cite entre autres, les occupants du bidonville de Boubsila (commune de Bourouba) qui ont coupé, il y a quelques jours, au niveau du même quartier, la route à la circulation, suivie de sit-in quotidiens devant le siège de la daïra d’El-Harrach. Quant aux habitants de «Erramli», à Gué de Constantine, qui ont, eux aussi, bloqué la circulation le weekend dernier, le wali leur a fait savoir qu’un projet est en cours de réalisation, spécialement pour le recasement de 420 familles de ce bidonville.

En plus des manifestations enregistrées à travers différents coins de la capitale, des scènes de violence se sont déclenchées même à l’intérieur des nouvelles résidences. C’est le cas de la cité 298-logements à El-Dalia (eucalyptus), où les nouveaux locataires et les jeunes des quartiers voisins se sont affrontés à coups de couteaux et de sabres. Cet incident ayant causé de graves blessés, a pour origine une discorde autour des parkings de cette cité, attribués par l’APC aux chômeurs originaires de la commune.

Les nouveaux résidents ne veulent pas que des gens externes à la cité leur imposent de payer les frais du parking devant chezeux. À la cité 400 logements (Eucalyptus), qui attendait, hier, l’arrivée de près de plus de 150 familles, des informations font état de l’intention des jeunes des quartiers voisins de barrer la route et empêcher les nouveaux résidents d’occuper les logements. Un renforcement sécuritaire devait donc être mis en place pour dissuader les contestataires qui exigent leur part du relogement.

Au niveau de la cité 2 160-logements (Birtouta), où les travaux aménagement des commerces et autres équipements ne sont pas complètement achevés, quelque 157 familles étaient attendues jusqu’à hier matin. Il est utile de rappeler que cette cité située dans la localité de Sidi M’hamed étaient le théâtre d’une émeute déclenchée la nuit du 26 septembre. Les habitants de cette localité ont tenté de squatter les appartements en défonçant les portes, avant que les éléments de la Gendarmerie nationale n’utilisent la force pour les faire sortir.

Salim Nasri