Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de la centrale syndicale a poussé, hier, un coup de gueule en direction des patrons de l’Etusa (Entreprise de transport urbain et suburbain d’Alger), et de l’hôtel El Aurassi qui tous les deux connaissent une perturbation au sein de leurs entreprises respectives.
Ainsi, Sidi Saïd lors de la rencontre qui a regroupé à la Maison du peuple, l’ensemble des secrétaires généraux des fédérations nationales de l’UGTA pour l’évaluation des conclusions de la 14e tripartite, a appelé les dirigeants des deux entreprises à revenir sur leurs décisions de suppression de plus de 100 postes d’emploi pour ce qui concerne les travailleurs de l’hôtel El Aurassi, d’une part, et la satisfaction des revendications des travailleurs licenciés de l’Etusa en leur autorisant les indemnités qui leur reviennent de droit suite à la compression d’effectif. De ce fait, le patron de la Centrale syndicale a sommé les directeurs généraux des deux entreprises à «régler leurs problèmes» en faveur des travailleurs. Aussi, Sidi Saïd, tout en soulignant le devoir de l’UGTA à veiller sur la paix sociale, a averti les deux responsables que s’ils ne parvenaient pas «à une décision en faveur des travailleurs conformément à la législation en vigueur, l’UGTA prendra les dispositions nécessaires pour défendre l’intérêt de ces travailleurs».
Pour rappel, une douzaine d’employés de l’Entreprise de transport urbain et suburbain de la wilaya d’Alger (Etusa) avait menacé d’entrer en grève de la faim si la direction ne leur verse pas la totalité de leur dû estimé, selon eux, à plus de 9,56 millions de dinars. Ce montant, selon les protestataires, représente la totalité des indemnités qu’ils jugent être leur droit. En effet, suite à la compression d’effectifs décidée en 1998 par l’administration de l’Etusa, cette dernière se trouve confrontée à une situation financière plutôt délicate qui l’a poussée à réduire son effectif de 320 travailleurs. Quant à la centaine de travailleurs de l’hôtel El Aurassi, qui ont été suspendus, ils observent un sit-in depuis plusieurs jours au siège de la centrale syndicale pour crier l’injustice dont ils font l’objet.
270 milliards de DA de plus en soutien aux entreprises en souffrance
Par ailleurs, lors de son intervention durant cette réunion, et dans le volet économique, le SG de l’UGTA a indiqué lors de cette rencontre qu’à l’issue de la tripartite de septembre dernier, il a été question de rallonger une somme de 270 milliards de DA pour soutenir les entreprises publiques et privées en difficulté. Il rappellera à ce sujet que la réhabilitation de 356 entreprises publiques a déjà mobilisé jusque-là une enveloppe de
1 232 milliards de DA.
Dans ce volet de soutien et de promotion de la production nationale, dont la Centrale syndicale se veut «un point central» lors de la tripartite des 29 et 30 septembre dernier, Sidi Saïd dira que «nous sommes condamnés à œuvrer collectivement pour faire de la valorisation de la production nationale un objectif à réaliser au quotidien». Et de poursuivre que le soutien public aux entreprises s’avère plus que jamais une nécessité dans un monde en crise et où certains pays «tentent d’imposer leur hégémonie au reste de la planète». Aussi, tout en assurant du soutien de l’UGTA pour l’entreprise nationale, le syndicaliste insistera sur le fait que «la valorisation de la production nationale veut dire aussi valorisation du pouvoir d’achat et de l’emploi».
La suppression du 87 bis engendrera des augmentations de salaires
Abordant la question de la suppression de l’article 87 bis du code du travail, le secrétaire général de UGTA dira une fois encore que «l’article 87 bis est terminé. Cette fois-ci, il est clair qu’il ne s’agit plus que de préparer la prise en charge de cette question dans la prochaine révision du code du travail».
Pour le syndicaliste, il s’agit d’un gain «arraché» lors de cette tripartite qui a initié la mise en place d’un groupe de travail qui devra évaluer les incidences financières de l’abrogation dudit article, et de ce fait préparer la prise en charge de cette question dans la prochaine révision du code du travail. Il rappellera à ce sujet que l’application de cette décision «engendrera immédiatement et automatiquement, sans négociations, des augmentations substantielles des salaires dans tous les secteurs».
Par Lynda Naili Bourebrab
Nouvelle grille des salaires des journalistes pour fin novembre
S’agissant du dossier relatif à la nouvelle grille de référence des salaires des journalistes tant ceux du secteur public que ceux du privé, Abdelmadjid Sidi Saïd promettra que la signature finale du document sera faite avant la fin du mois de novembre prochain. Affirmant que cette nouvelle grille a été élaborée selon les normes internationales. Toutefois, il expliquera que la deuxième phase du processus lancé au niveau du ministère de la Communication, avec le concours de l’UGTA, «réside dans la mise en œuvre de cette nouvelle grille de salaires», qui selon lui, «se fera sans difficultés, en matière de négociations, au niveau du secteur public». Il estimera, en outre, qu’une fois cette grille ratifiée, «puisse être élargie à la presse relevant du secteur privé», invitant ce dernier à accompagner ce processus de réhabilitation et de gestion des carrières des journalistes.
Lynda N. B.