Ils étaient une trentaine de malades dialysés hier matin à avoir opté pour une action de protestation face au siège de la wilaya d’Oran, malgré la fatigue et la difficulté de se mouvoir.
C’est dans la souffrance que les présents ont témoigné et dénoncé la dernière mesure “d’austérité de la Cnas qui les cible”, ont-ils affirmé d’une seule voix. Avec l’appui de l’association des dialysés d’Oran, ces derniers expliquent que depuis des mois, la Cnas a cessé de payer les frais de transport des dialysés qui doivent faire, trois fois par jour, des séances de dialyse.
“La première est programmée à 5h du matin. Comment voulez-vous que je puisse me déplacer la nuit avec l’hiver qui approche et à chaque séance, alors qu’on arrive à peine à tenir debout ? Il faut se débrouiller pour trouver un moyen de transport”, clame un protestataire. “Les ambulanciers n’ont pas été payés depuis des mois, ils veulent appliquer l’austérité. C’est pour mieux nous achever ou quoi ? Que l’austérité soit pour d’autres”, s’emporte une femme, alors que d’autres issues de la commune de Aïn El-Turk vont plus loin : “Chaque semaine, il y a un nouveau dialysé qui meurt. La prise en charge est catastrophique. Maintenant, ils nous privent aussi du transport.”
Le président de l’association confirme cette situation propre à Oran : “Nous sommes ici pour dénoncer le fait que la Cnas ait réduit la convention avec les ambulances. Le malade doit se déplacer à pied alors qu’il y a des handicapés parmi nous et des démunis. Des ambulanciers n’ont pas été remboursés depuis 3 à 6 mois malgré la convention signée avec la Cnas.” Et de rajouter : “Même la convention pour les cardiovasculaires n’est plus appliquée : les malades doivent payer aussi leurs analyses, le cathéter.
À l’hôpital pédiatrique de Canastel, les enfants sont placés sur des appareils de dialyse pour adultes.” Dans une lettre transmise à la wilaya, où seule une secrétaire du wali recevra les membres de l’association, sont énumérées toutes les insuffisances, les anomalies de la prise en charge des dialysés à Oran qui sont plus de 3 000.