Les travailleurs des corps communs de la santé des hôpitaux d’Alger ont organisé lundi des actions de protestation pour demander l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles. Dans le grand hôpital d’Alger-Centre, le CHU Mustapha-Pacha, un sit-in, ponctué par une marche de protestation, a été observé la matinée dans l’enceinte de cet établissement par les travailleurs du corps commun, scandant des slogans accusant la tutelle d’être restée «insensible» et d’«avoir fait la sourde oreille» par rapport à leurs revendications «légitimes».
Les corps communs de la santé, regroupant les agents de sécurité, les chauffeurs, le corps administratif, les femmes de ménage, sont en grève de trois jours et revendiquent notamment une augmentation de salaire, l’élargissement de la prime de contagion aux corps communs, la régularisation des contractuels et des vacataires pour leur permettre d’exercer «convenablement» leur métier et de vivre «dignement». Pour le coordinateur national des corps communs affiliés à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Mounir Bitraoui, cette catégorie professionnelle «est la plus méprisée» de la Fonction publique. «Nous ne demandons pas la lune. Nous voulons de la considération comme tous les autres fonctionnaires de la Fonction publique. Notre dignité a été bafouée», a-t-il déploré. «Nous avons des personnes qui ont été victimes de contagions, sans recevoir de prime à ce sujet. Nous sommes chaque jour à l’hôpital, comment voulez-vous que nous soyons à l’abri d’une éventuelle contamination», s’est-il interrogé. Pour lui, l’ancien ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, avait donné «son accord de principe» pour leur octroyer une prime de contagion allant de 8 000 à 10 000 DA, mais rien ne s’est concrétisé jusqu’à maintenant. «Nous sommes le personnel le plus pauvre et le plus méprisé d’Algérie. Des gens perçoivent encore 9 000 DA. Comment pouvons-nous vivre dans ces conditions ? Des ouvriers professionnels de notre corps, qui ont plus de 25 ans de service, touchent à peine 16 000 DA», a déploré pour sa part, le secrétaire général de la section syndicale du corps commun du CHU Mustapha-Pacha, Ahmed Terrak.
Ghani Y