Une grève illimitée est observée, depuis hier, par les transporteurs de voyageurs de la région d’Akbou et de ses environs, dans la wilaya de Bejaïa.
Les usagers des lignes desservant les différentes localités de la vallée de la Soummam (Tazmalt, Ighil Ali, Boudjellil, Sidi Aïch, Ighzer Amokrane, Seddouk, etc.) se sont retrouvés piégés par un mouvement de grève des transporteurs de voyageurs. Les protestataires ont procédé à la fermeture du siège de l’inspection des impôts à Akbou et promettent de mener d’autres actions de protestation au chef-lieu de wilaya.
Les raisons de ce débrayage résident dans le fait que le syndicat des transporteurs, affilié à l’UGCAA, exige, par la voix de son représentant local, la réduction des impôts infligés à leur activité.
«Les transporteurs de la région sont surtaxés à telle enseigne que cela se répercute négativement sur leurs chiffres d’affaires. Une surtaxe à laquelle ne sont pas assujettis les transporteurs dans d’autres localités », a affirmé le représentant des transporteurs.
M. Ichaalalène, a indiqué que pas moins de 500 véhicules de transport transitent par la gare routière d’Akbou. Pour ne prendre que l’exemple de la daïra de Tazmalt, il y a plus de 40 bus qui desservent le chef-lieu, selon la même source.
Le syndicat des transporteurs accuse, par ailleurs, la tutelle de «mauvaise gestion» du secteur. Celle-ci a procédé à une attribution abusive de nouvelles lignes à tel point que chacune d’elle est desservie par une quarantaine de transporteurs. «Il n’y a aucune planification. Les attributions se font sans concertation avec le syndicat», ce qui crée un déséquilibre», a-t-on dénoncé.
Les transporteurs estiment, en outre, que la gare routière d’Akbou est «très exiguë» pour contenir ce nombre élevé de prestataires. Pis encore, les abris bus, «arrachés et non remis en place alors qu’on est en période hivernale». S’y ajoute le problème d’insécurité qui règne au niveau de la station de fourgons d’Akbou, notamment au cours des premières et dernières heures de la journée, a-t-on indiqué.
Dans la daïra de Tazmalt toujours, il existerait une cinquantaine de fourguons, qui exercent de manière frauduleuse. «La ligne desservant Tazmalt et M’Chedallah, qui officiellement n’existe plus dans le plan de transport en est un exemple. Pourtant, a-t-on dénoncé, quelque 50 transporteurs y font quotidiennement des navettes. Cette ligne est censée être attribuée par les directions des Transports de Béjaïa et de Bouira, car elle se situe aux limites territoriales des deux willayas.
Si elle devait se poursuivre, cette grève provoquerait des désagréments certains aux usagers de ces transports publics de voyageurs, notamment ceux qui travaillent dans le chef-lieu de wilaya ainsi qu’aux élèves et étudiants, qui se déplacent par leurs propres moyens. Ce n’est pas par hasard que tous les arrêts facultatifs soient submergés de voyageurs, dans l’attente d’un éventuel bus de service. «Trois bus seulement sont autorisés à assurer la navette, notamment pour transporter les malades», a-t-on appris auprès des grévistes.
Salim Aït-Sadi
