Parmi les motifs des plaintes figurent les retards de livraison et des problèmes techniques constatés sur les véhicules achetés. Selon les associations de protection des consommateurs, les réclamations adressées par les consommateurs ont concerné essentiellement la commercialisation des véhicules neufs.
En effet, durant l’année 2013, l’Association de protection et orientation du consommateur et son environnement (Apoce), a enregistré un peu plus de 700 réclamations dont 80% étaient contre des concessionnaires automobiles. Plus de 200 autres consommateurs ont fait appel à la Fédération algérienne des consommateurs (FAB) pour des réclamations relatives au marché de l’automobile. Parmi les motifs de ces plaintes figurent les retards de livraison, des problèmes techniques constatés sur les véhicules achetés, soulignent les présidents des deux associations.
«Nous avons recensé 22 infractions dans la vente de véhicules neufs», a précisé Mustapha Zebdi, président de l’Apoce ajoutant qu’une grande partie de ces plaintes ont été traitées à l’amiable. Concernant les retards de livraison, dans certains cas, les délais peuvent atteindre jusqu’à sept mois, voire une année pour d’autres marques.
Pour justifier ce retard, certains concessionnaires évoquent les retards au niveau du dédouanement des véhicules en provenance essentiellement d’Europe. D’autres affirment que les concessionnaires effectuent leurs commandes auprès des constructeurs en fonction des demandes exprimées, ce qui fait que les stocks sont vidés durant les autres périodes de l’année. Même si le problème persiste toujours et exaspère les acheteurs de véhicules neufs, les concessionnaires automobiles expliquent que les délais de livraison des véhicules neufs aux clients sont de trois mois dans la plupart des cas sauf exception, notamment pour les grandes marques sur lesquelles il y a une forte demande.
En raison de l’anarchie totale du marché de la commercialisation des véhicules automobiles neufs, et ce au détriment du consommateur qui est totalement livré à lui-même, un décret exécutif a été publié au Journal Officiel afin de réglementer l’activité des concessionnaires. Concernant la situation des associations de protection des consommateurs, Zaki Hariz, président de la FAB, estime qu’elle reste «déplorable» en Algérie, faute de moyens humains et financiers. Dans ce sens, les deux associations plaident pour le renforcement du mouvement consumériste pour lui permettre de répondre aux attentes des consommateurs et assurer une meilleure protection de leurs droits.
Selon le ministère du Commerce, les subventions accordées annuellement aux associations de protection des consommateurs entre 2003 et 2009 étaient de 10 millions DA. Elles sont passées à 30 millions DA en 2010. Entre 2012 et 2013, 17 associations activant à l’échelle nationale ont bénéficié d’une subvention de 25 millions de DA. Pour rappel, la première association de défense des droits des consommateurs avait été créée au début des années 1990.
M. B.