L’enfant a droit à une scolarisation gratuite jusqu’à l’âge de 16 ans
La ministre déplore que «97% des filles et garçons quittent l’école à partir de la 2e année moyenne» suite, notamment aux insuffisances des transports dans les régions éloignées des centres scolaires…
La situation de l’enfance en Algérie et les actions engagées pour sa protection ont été disséquées jeudi par la ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse thématique à l’occasion de la Journée internationale de l’enfance.
Une occasion pour Souad Bendjaballah d’informer l’opinion publique du Plan national d’action 2008/2015 pour les enfants, mais aussi d’annoncer certaines décisions du gouvernement.
Parmi celles-ci, nous relevons l’amendement du Code de la famille qui donne désormais le droit à la mère algérienne de donner la nationalité algérienne à son enfant. L’autre décision importante est le droit culturel de l’enfant à travers une scolarisation gratuite jusqu’à l’âge de 16 ans. A ce propos, la ministre déplore que «97% des filles et garçons quittent l’école à partir de la 2e année moyenne» suite, notamment aux insuffisances des transports dans les régions éloignées des centres scolaires par manque de bus de solidarité pour desservir 2000 classes primaires. Sur le plan de l’Etat civil, Bendjaballah a insisté pour que l’enfant soit inscrit sur les registres de l’état civil pour entrer de plain-pied dans la vie citoyenne. Certains parents ne se manifestent que le jour de vaccination alors que toutes les dates concernant l’enfant sont inconnues, a encore regretté la ministre.
Il est prévu également de créer des internats dans les régions rurales enclavées, isolées ou difficiles d’accès afin de permettre une scolarisation normale de l’enfant.
Le programme 2008/2015 proposé par la ministère de la Solidarité est fastidieux. Son application devrait être examinée en 2014 pour évaluer les actions déployées qui se déclinent en plusieurs activités. On peut citer la Journée nationale des handicapés, la Journée internationale de l’enfance qui est célébrée aujourd’hui et la semaine dédiée à l’enfance africaine dont les activités se dérouleront à partir d’aujourd’hui jusqu’au 16 juin dans la wilaya de Tipasa. Les principaux axes thématiques de ce plan national d’action concernent une dizaine de points. Les droits de l’enfant avec une place dans la législation, l’identité, la nationalité, l’éducation de qualité, l’expression et la participation, une meilleure santé, les loisirs, la protection contre la consommation et le trafic de stupéfiants, les conséquences des actes terroristes, l’exploitation et l’aide aux enfants en conflit avec la loi.
L’autre aspect, non moins important, est relatif à la santé en général dont on peut citer la santé mentale, la malnutrition ou encore la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles (MST) pour ne citer que ces cas. Le plan ne néglige pas non plus dans son volet éducatif, l’alphabétisation, l’égalité d’accès à l’éducation, l’environnement scolaire… En bonne place dans ce Plan, figure aussi la protection de l’enfant qui s’articule, notamment autour de la législation, le dialogue ouvert et le développement des services de base.
L’autre point inscrit dans ce programme est le partenariat et la participation selon un mécanisme de gestion et de coordination dévolu au gouvernement. Ce dernier volet intéresse le partenariat avec les associations, la mobilisation des médias, l’implication des familles, le rôle des parlementaires et les actions du secteur privé et des entreprises économiques.
Répondant aux questions des journalistes présents, Mme Bendjaballah a précisé certains chiffres concernant les actions de protection de l’enfance. Elle a ainsi indiqué que 148 crèches contrôlées par l’Etat existent avec, en parallèle, 50 pouponnières pour les bébés orphelins jusqu’à l’âge de trois mois et un jour ainsi que 32 centres de rééducation.. La ministre a abordé tous les sujets relatifs à l’enfant comme le kidnapping pour lequel une commission de sensibilisation a été installée, le renforcement de la sécurité autour des établissements scolaires. A ce propos, la ministre a estimé que la société devrait s’impliquer pleinement dans la lutte pour la sauvegarde de l’enfant aux côtés de la police, la justice et le ministère.