La protection de l’enfance et de l’adolescence relève des dispositions constitutionnelles qui garantissent la protection du citoyen en général. D’une manière particulière, elle est assurée par des dispositions consacrées par des textes législatifs et réglementaires spécifiques.
La vision des droits de l’enfant est véhiculée par la Convention internationale des droits de l’enfant qui stipule que ce dernier est pensé comme un « sujet », une personne dotée de liberté.
Parallèlement à cela, l’Algérie a ratifié, le 19 décembre 1992, la convention relative aux droits de l’enfant (CDE) adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies, le 20 novembre 1989. Cette convention a cerné les principaux droits de l’enfant qui s’articulent autour de la paix, la dignité, la tolérance, la liberté, l’égalité et la solidarité ainsi que sur la garantie du droit à l’opinion, à l’expression, à la participation et à la prise de décision.
La convention signée par l’Algérie est entrée en vigueur le 16 mai 1993. L’Algérie, comme tout Etat signataire de la convention, n’a pas manqué d’élaborer un plan d’action en faveur de l’enfance. Ce plan s’est fixé des priorités et des objectifs qui s’insèrent dans la stratégie de développement national, et qui répondent aux mesures préconisées dans la déclaration du sommet mondial pour l’enfance.

Ces objectifs sont répartis de manière sectorielle et tiennent compte des contraintes logistiques et financières. Sur le plan sanitaire, l’Algérie s’est engagée, entre autres, à diminuer le taux de mortalité des enfants. Concernant le secteur éducatif, elle s’est engagée à installer des cantines, à implanter des bibliothèques au niveau des établissements, à réaliser des équipements sportifs et à promouvoir et équiper des unités de médecine scolaire. Pour le secteur social, elle a stimulé la création de jardins d’enfants privés, le développement du système de prise en charge des handicapés physiques et mentaux, le renforcement du filet social et l’amélioration de la condition de la femme par la révision des inégalités qui découlent du code de la famille.
Cela dit, si la loi garantit les droits fondamentaux aux enfants, la réalité est bien différente. La pauvreté, l’accès aux soins et la maltraitance sont autant de domaines où des progrès restent à réaliser en Algérie. En effet, 23% de la population vit en des sous du seuil de pauvreté. La pauvreté touche deux fois plus les zones rurales que les zones urbaines.
Pire, environ 5 % des enfants âgés de 5 à 14 ans travaillent. Depuis quelques années, on observe une augmentation du nombre d’enfants qui quittent l’école afin d’aider leurs parents à subvenir aux besoins élémentaires de la famille en travaillant, parfois dans des conditions très pénibles. S’ajoute à cela la maltraitance. Parfois, la violence fait partie de l’éducation des enfants. Le gouvernement s’est alors fixé pour objectif de renforcer le système d’information et d’accompagnement, ainsi que les mécanismes juridiques d’intervention et de prévention en cas de violence.
Concernant la protection des enfants nés sans nom patronymique, une loi a été promulguée obligeant le père génétique à reconnaître l’enfant après analyse ADN. Les droits à l’éducation, à la santé et à la protection sont garantis par la Constitution et la législation nationale. L’Algérie a, depuis l’indépendance, investi des ressources importantes afin de garantir un accès équitable à la scolarisation, aux soins et à la protection sociale. Le pays a engagé, depuis 1999, des programmes de développement nationaux et régionaux pour améliorer la situation socio-économique de la population et celle des enfants et des femmes en particulier, afin de réduire les disparités régionales en matière d’accès à des services de base.
R. H.