Le bras de fer entre la Direction générale de la protection civile et la fédération nationale des travailleurs ne semble pas s’escompter, loin de là.
Preuve en est, ce syndicat, affilié à la Snapap, le syndicat national autonome des personnels de l’administration publique, qui a encore une fois appelé à une journée de manifestation pour le 6 novembre prochain et appelle dans un communiqué de presse, le 2e en une semaine, à l’intervention du ministre de l’intérieur et des collectivités locales, Tayeb Belaïz, à mettre fin à ce qu’il qualifie de marasme dont souffre les 50.000 agents et officiers de la Protection civile.
Signé par Mourad Tchikou, le communiqué accuse ouvertement le premier responsable de la Protection civile, le colonel Lehbiri, et apporte une longue mise au point. La fédération accuse la DG de « graves malversations », notamment dans la gestion de l’argent des œuvres sociales qui se caractérise par une grande « opacité loin de la transparence voulue » et fait état de licenciements « abusifs » dont sont victimes de nombreux cadres de la protection civile en guise, ajoute-t-on, de « représailles ».
Aussi, il est mentionné les mutations anarchiques qui s’apparentent beaucoup plus à des « sanctions » qu’à autre chose, les promotions qui se font, selon lui, à la tête du client, l’absence d’ »équité » dans la distribution des logements.
Pour le statut particulier, la fédération juge « qu’il ne répond pas aux attentes des travailleurs » et déplore le « totalitarisme » qui le caractérise, citant à ce sujet certains de ses articles dont celui qui interdit aux pompiers de s’exprimer devant la presse ou de donner des conférences scientifiques et d’assister à des séminaires sans avoir l’autorisation de la hiérarchie.
Le syndicat des pompiers dont la direction générale dénie l’existence insiste à ce sujet sur « sa légalité en tant que représentant légal des travailleurs » et rappelle qu’il a été invité par cette même DG lors de l’élaboration du statut particulier des pompiers.
« La direction générale ne peut pas, par un simple communiqué ou une décision administrative, remettre en cause notre existence et suspendre son secrétaire général », a souligné la fédération qui ne comprend pas l’attitude du DG de la Protection civile qui veut « cerner » le problème au seul conflit qui l’oppose à Tchikou pour la simple raison que ce dernier a été poursuivi en justice.
Toutefois, la fédération nationale des agents de la protection civile a rappelé que son SG a été « relaxé par le tribunal de Bir-Mourad-Raïs en janvier 2011, une décision confirmée deux mois plus tard en appel par la cour d’Alger ». Voila donc ce qui relance de plus belle ce bras de fer qui a été, pour rappel, enclenché juste après le mouvement de contestation organisé par les éléments de la sûreté nationale.
Smail B.