«Ils sont partout où on ne les voit pas, mais à vos côtés quand il le faut»
Depuis la venue de l’actuel directeur général, en l’occurrence Mustapha Lahbiri, la Protection civile a connu une révolution.
C’est l’histoire d’un corps qui fait famille! La Protection civile algérienne est plus que jamais jalousée, enviée et même attaquée. Nous sommes partis à la découverte d’un des rares corps qui ne sont pas encore malades. A la découverte d’hommes qui font la noblesse d’un métier et la fierté d’un pays. Sapeurs-pompiers, plongeurs, grimpeurs, pilotes, médecins,… ces hommes et ces femmes en milliers qui vous surveillent et veillent sur vous… sans que vous le remarquiez à temps.
«Ils sont partout où on ne les voit pas, mais à vos côtés quand il le faut», comme le résume d’emblée Ammi Boussad, un des plus anciens pompiers de l’unité d’intervention de la ville d’Azazga, en Kabylie. Un peu plus loin c’est «Khali Hand», comme on aime tant l’appeler à Tigzirt, qui nous livre ses témoignages. Lui, c’est l’un des plongeurs les plus connus de Kabylie. Il a passé toute sa vie au service du sauvetage, dans les mers, les lacs et n’importe quelle retenue d’eau qui réserve «noyade!».
D’unité en unité, nous avons rencontré «des pompiers» pour les interroger sur leur maison… voyons ce qu’ils pensent de leur «famille». Khali Hand: «Vous êtes jeunes… Il faut connaître dans quelles circonstances nous avions commencé à travailler dans les rangs de la Protection civile! Le mot misère n’est certainement pas approprié car je préfère dire; d’incroyables sacrifices!», lâche-t-il avant de nous nous inviter à ne retenir qu’une chose: «Je suis partant en retraite et sachez que je pars avec un coeur lourd car je laisse derrière moi l’une des rares institutions qui ont réussi en Algérie et qui représentent notre fierté.»
Noureddine, un officier qui a servi dans plusieurs unités d’intervention en Kabylie, nous résume parfaitement la situation: «Aujourd’hui, nous pouvons dire que nous sommes beaucoup mieux que ce que nous étions. Salaire, moyens, encadrement, conditions socioprofessionnelles,… nous sommes beaucoup bien. Depuis la venue de l’actuel directeur général, en l’occurrence Mustapha Lahbiri, je peux vous assurer que la Protection civile a connu une révolution.»
Mais est-ce qu’il y a un malaise dans ce corps-là qu’une voix s’est élevée dernièrement pour inciter les pompiers à se révolter? Rappelons un certain ex-syndicaliste radié des rangs de la Protection civile qui a menacé de sortir dans la rue en appelant l’ensemble des «pompiers» à faire comme lui afin d’exprimer des revendications socioprofessionnelles. «Ça ne se passe pas comme ça! Déjà, la personne en question ne fait pas partie de notre corps et ensuite si quelqu’un veut faire de la politique, il n’a qu’à la faire ailleurs. Nous sommes très bien comme ça», réagit Sedik, un agent de la Protection civile qui occupe le poste de chauffeur depuis plus de 5 ans. Selon lui, «le jeune Algérien est toujours ravi de venir faire partie de ce corps… ils connaissent bien la réalité et des salaires et de nos conditions socioprofessionnelles… je pense que ça résume tout!»
«Prôner la destruction est la chose la plus facile, sauf que nous nous sommes dans une autre logique. Construire ensemble!», enchaîne Farid, un médecin de la Protection civile. Pour les pompiers structurés dans le Syndicat national autonome du personnel de l’administration publique (Snapap), qui annoncent la tenue d’un sit-in aujourd’hui devant la direction générale de la Protection civile, tous les pompiers interrogés à cet effet se disent scandalisés.
«Le syndicalisme se mue en opportunisme? Tenter de se greffer au soulèvement des policiers en copiant leurs 19 revendications avec le départ du premier responsable de la Protection civile, Mustapha Lahbiri, relève de l’absurde!», conclut Hafid, sapeur-pompier à Bab El Oued, dans la capitale.