Protection civile a Bouira, Un corps d’élite au service de la société

Protection civile a Bouira, Un corps d’élite au service de la société

protection_civile1_982987671 (1).jpgLes «hommes du feu» toujours présents

Les unités de Bouira ont une réputation à défendre «nos éléments sont intervenus dans plusieurs catastrophes de par le monde».

Rien que pour la nuit de dimanche à lundi dernier ils sont intervenus dans trois graves accidents, une fois à Tikjda, une autre fois à la sortie ouest de Bouira et une à l’entrée de la ville de Sour El Ghozlane où hélas! un mort est déploré. Eux, ce sont les éléments de la Protection civile. L’engouement et le nombre de postulants à l’examen d’entrée organisé la semaine dernière reste une preuve de la bonne image que les citoyens ont de cette institution républicaine. En plus d’être «mêlés à toutes les sauces», les «hommes du feu» ont cédé la place à des hommes à tout-faire. Finie l’époque du pompier dans son véhicule rouge «klaxon dehors» et s’empressant d’aller éteindre un feu. Ayant adopté les couleurs rouge et jaune, ils sont appelés pour évacuer les malades, éteindre le feu, dégager des personnes bloquées, porter secours à des malades, intervenir en haute montagne. Même si l’humanisme enregistre un recul au sein de la société algérienne, chez les éléments de la Protection civile, l’appellation est lourde de sens, «la vie n’a pas de prix et doit être sauvée même si c’est celle d’un petit animal» pense le colonel Khelifa Moulay directeur de la Protection civile à Bouira.

Bouira se distingue

Parce que le monde avance, cette institution s’est vite retrouvée dans l’obligation de suivre le cours et être au diapason. Les unités de Bouira ont une réputation à défendre «nos éléments sont intervenus dans plusieurs catastrophes de par le monde: au Mexique, en Iran…aujourd’hui, on reste tributaire et redevable d’une réputation suite aux succès de nos prédécesseurs et nous devons garder la barre haut» pense le commandant Hocine Saâda. Ces paramètres, mais aussi la situation hautement stratégique de la wilaya, lieu de transit de 13 wilayas de l’Est, porte du Sud et à moins d’une heure d’Alger,Bouira s’est vue dotée de moyens à même de répondre à toutes ces exigences. L’été 2011 en plein mois de Ramadhan, des pyromanes avait mis le feu à la forêt de Tikjda. De jour comme de nuit, et à leur tête le premier responsable (alors que d’autre appréciaient l’odeur et la succulence d’une chorba, ces hommes, le ventre creux ont continué leur combat sans rechigner, sans dire mot. «C’est notre devoir. C’est un choix dans la vie, nous l’avons fait…», nous disait sur place l’actuel colonel Khelifa Moulay alors commandant. Pour arriver à ce degré de performance, le pompier passe par une formation des plus rigoureuses.

Dans la stratégie mise en place par la direction générale, la Protection civile s’est scindée en plusieurs départements spécialisés. Bouira compte une unité le Grimp-10. Cette unité spécialisée composée d’une vingtaine de sportifs de haut niveau intervient en milieu hostile et périlleux. Ces hommes sont reconnaissables au matériel dont ils sont dotés et qui les font assimiler aux spéléologues, alpinistes, guides des montagnes.

Cette unité avait épaté l’ambassadrice autrichienne venue assister à une exhibition en début de l’année dernière.

Une unité d’élite pour les milieux périlleux

Le champ d’action de cette unité, communément désignée dans les rangs comme «les paras» de la protection, va des coins les plus abruptes de Tikjda au simple balcon d’un bâtiment en ville. «Le groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux de Bouira», qui est l’appellation complète de cette unité, est né en 2006. Il porte aide et assistance en montagne comme en ville. Il a pour mission première de secourir des personnes qui se trouvent en difficulté dans un milieu périlleux.

Après une formation pratique dans les régions de Tikjda, les falaises du Hoggar, les ravins de Constantine, le Grimp-10 compte déjà à son tableau plusieurs interventions. Parmi celles-ci, le repêchage d’un corps sans vie au fond de l’oued Rhummel à Constantine en 2007, l’intervention de premier ordre effectuée lors du très grave accident ferroviaire provoqué par la collision entre une locomotive et un train de marchandises dans un tunnel au niveau des gorges de Lakhdaria en mars 2008, le sauvetage d’une mort certaine de cinq membres d’une même famille bloqués dans une montagne à Tikjda en décembre 2008, le sauvetage d’une famille surprise par la neige et bloquée entre Tikjda et le col de «Thirourda» au mois de novembre 2013. Leur expérience pionnier a servi à l’implantation d’autres unités dans différentes wilayas. «La Protection civile est devenue un corps d’élite qui va de l’avant et qui ne ménage aucun effort pour le sauvetage des personnes en danger, y compris au sommet d’une montagne ou au fin fond d’une falaise», souligne le colonel Khelifa Moulay, directeur de la Protection civile de Bouira.

«Notre devise qui est celle du pompier algérien est et demeurera toujours la même: «sauver la vie au péril de la sienne» ajoutera le premier responsable. Toujours soucieux d’aller de l’avant, les responsables de la Protection civile à Bouira ont mis en place une unité aérienne.

La wilaya de Bouira, qui compte 112.250 ha de surface couverte en forêts et broussailles s’est vite retrouvée dans l’obligation de se doter d’une unité spéciale d’intervention rapide et efficace sur les feux.

Un héliport a été réalisé à Tikjda à plus de 1400 mètres d’altitude. 14 éléments du Grimp-10 ont subi une formation spécifique de lutte contre les feux en milieu inaccessible par voie pédestre. Sur le même site, mais pour une tout autre raison, un Centre national de prévention d’une capacité de 50 places a été réalisé.

Unique en son genre sur le territoire national, ce centre est destiné essentiellement à la formation et à la spécialisation des officiers de la Protection civile; il s’inscrit dans le cadre de la stratégie de la direction générale pour la spécialisation de ce corps, notamment dans le domaine de la prévention.

L’autre grande mission consiste en le recyclage périodique des cadres et leur préparation aux catastrophes naturelles, industrielles ou technologiques.