Propriété intellectuelle et droits d’auteur: Les autorités appliquent la tolérance zéro

Propriété intellectuelle et droits d’auteur: Les autorités appliquent la tolérance zéro

264.000 supports contrefaits et illicitement commercialisés ont été saisis en Algérie pendant le premier trimestre de 2014.

En plein essor, la contrefaçon ne cesse de prendre des proportions alarmantes, n’épargnant aucun secteur. Même la propriété intellectuelle n’est pas à l’abri. Ce sont près de 264.000 supports (cd, dvd, dvx, cassettes vidéo) contrefaits et illicitement commercialisés, ont été saisis en Algérie pendant le premier trimestre de l’année en cours. Ces chiffres ont été livrés par Hassani Faycel, sous-directeur des affaires économiques à la direction générale de la Sûreté urbaine (Dgsn) au cours d’une conférence organisée au Forum de l’école supérieure de police Ali-Tounsi (Alger).

La conférence s’est déroulée en présence du directeur général de l’Office national des droits d’auteur et des droits voisins (Onda), M.Bencheikh El-Hocine, ainsi que de nombreux artistes et auteurs de marque à l’instar de Mohamed Ajaïmi, Bahia Rachedi et Hakim Salhi.

M.Faycel a précisé lors de son intervention que «compte tenu de l’importance économique du secteur du droit d’auteur en Algérie, de son potentiel de croissance et des lourdes conséquences économiques du piratage, les autorités ont adopté une politique de tolérance zéro dans ce domaine». Le responsable de la Dgsn a par la suite parlé en langage des chiffres. Il a dans ce registre avancé des statistiques, en indiquant que «pendant le premier trimestre de 2014, la Sûreté nationale a traité 86 affaires, qui ont conduit à l’interpellation de 79 personnes» ajoutant «264.027 supports entre DVD, Dvx, CD, cassettes vidéos et autres, ont été saisis». Pour M.Faycel, le développement des TIC et du transport a fortement contribué à faire émerger cette économie «parallèle» qui, selon lui, «n’est plus à un stade traditionnel, mais à un stade industriel». En effet, pour l’année 2013, près de 1.7 millions de supports audiovisuels et multimédias contrefaits ont été saisis et détruits.

Pour sa part, M.Bencheikh a expliqué le rôle de son organisme dans la sauvegarde des droits liés à l’originalité des oeuvres créées. Le DG de l’Onda a soutenu que son organisme a adopté depuis quelques années une stratégie visant à lutter contre ce fléau, notamment «la signature de plusieurs conventions internationales». Dans ce sens, M.Bencheikh a évoqué l’accord signé en 2012 entre l’Onda et la Dgsn pour la protection de la propriété intellectuelle.

Le DG de l’Onda a fait savoir que son organisme gère 10.050 auteurs, 2600 artistes et 60 producteurs de phonogrammes. Il faut dire qu’avec la démocratisation de l’Internet et des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC), la contrefaçon s’est érigée en une pratique «monnaie courante». Ces technologies ouvrent la voie à la reproduction en masse des oeuvres protégées par le droit d’auteur. Dans ce contexte, M.Bencheikh a indiqué que «cette campagne vise à lutter collectivement contre le piratage sur tous les fronts». «Nous voulons adresser un message fort aux réseaux de pirates, pour leur faire savoir que les choses changent en Algérie», a-t-il souligné.

Le piratage avec sa dimension actuelle, à savoir à grande échelle, nuit au secteur créatif en Algérie. Les titulaires de droits qui ont investi énergie, temps et argent dans la création de musiques, de films, de livres ou de programmes informatiques, subissent de lourdes pertes de revenus induits par le piratage.

En outre, Hakim Salhi estime que «la première personne à sensibiliser est l’acheteur. S’il n’y a pas d’acheteur, le vendeur n’étalera pas sa marchandise». En bon artiste, Hakim Salhi s’est engagé à faire une chanson, dans le but de «sensibiliser» les gens. Cette chanson regroupera selon Salhi un panel d’artistes algériens, «les portes sont ouvertes, tous ceux qui veulent y participer sont les bienvenus», a-t-il déclaré.