Propos de Macron : l’Algérie « remet » la France à sa place

Propos de Macron : l’Algérie « remet » la France à sa place

L’Algérie et la France se dirigent vers une crise politique sans précédent. Les dernières déclarations du président Macron ne sont pas du tout passées inaperçues, bien au contraire. La classe politique en Algérie est en ébullition, et à leur tête la présidence de la république, qui vient de publier un communiqué incendiaire.

Pour rappel, Alger a rappelé ce matin son ambassadeur à Paris, et a promis par la même occasion de publier un communiqué dans les heures qui suivent. Ce qui vient d’être fait. La présidence s’est notamment montrée « catégorique » dans le refus de « l’ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures ».

Le communiqué de la présidence a expliqué que le Président Macron n’avait pas démenti les propos qui lui sont attribués par Le Monde. C’est pour cette raison que « l’Algérie exprime son rejet catégorique de l’ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures que constituent lesdits propos », indique le communiqué.

« Une nostalgie de l’Algérie Française »

Les propos de Macron sont considérés par la présidence comme étant une « atteinte intolérable à la mémoire des 5.630.000 valeureux martyrs qui ont sacrifié leurs vies dans leur résistance héroïque à l’invasion coloniale française ainsi que dans la Glorieuse Révolution de libération nationale ». Le communiqué se penche ensuite sur « les crimes de la France coloniale en Algérie ». Selon la présidence ils sont « innombrables et répondent aux définitions les plus exigeantes du génocide contre l’humanité ».

Pour la présidence de la république, les tenants d’un discours qui occulte « les exactions, massacres, enfumades, destructions de villages » sont ceux-la même qui sont « nostalgiques de l’Algérie française ». La présidence a également dénoncé des « appréciations superficielles, approximatives et tendancieuses énoncées en ce qui concerne l’édification de l’État national algérien ainsi que sur l’affirmation de l’identité nationale ». Le communiqué affirme qu’il s’agit « d’une conception hégémonique éculée des relations entre États ».

Les propos de Macron constituent une « malencontreuse intervention », estime la présidence. Toutefois, le communiqué indique aussi que cela « heurte fondamentalement les principes devant présider à une éventuelle coopération algéro-française en matière de mémoire ».

C’est « face à la situation particulièrement inadmissible engendrée par ces propos irresponsables », que « le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé le rappel immédiat en consultations de l’ambassadeur d’Algérie auprès de la République française », indique enfin le communiqué de la Présidence.