Propagande de Daech et difficulté de contrôler le discours religieux, Inquiétante montée de l’extrémisme

Propagande de Daech et difficulté de contrôler le discours religieux, Inquiétante montée de l’extrémisme
propagande-de-daech-et-difficulte-de-controler-le-discours-religieux-inquietante-montee-de-lextremisme.jpg

La lutte de l’Algérie contre l’extrémisme comprend également l’amélioration de la gestion des mosquées soulignant qu’il a été procédé à la réorganisation de l’institution de la fetwa et prévoit de créer un Observatoire national de lutte contre l’extrémisme religieux et une académie des sciences du fiqh et la formation des imams.

La montée de l’extrémisme comme nouvelle forme de terrorisme inquiète plusieurs Etats, dont, l’Algérie notamment avec le recrutement des jeunes via Internet grâce à la propagande de ce qui s’autoproclame Etat islamique (Daech) . Selon une récente étude, il est révélé que 46.000 comptes Twitter takfiri dans le monde défendant la cause de Daech. L’étude révèle qu’entre 60 et 70% de ces comptes sont en arabe. Ils touchent donc le monde arabophone, dont l’Algérie.

On sait également que 90% des Européens ont été recrutés pour la cause de Daech via les réseaux sociaux (Twitter, Facebook, Youtube). Dans ce contexte, l’Algérie a abritée hier la conférence internationale sur l’extrémisme religieux et la dé-radicalisation. L’Algérie qui demeure « préoccupée » par la montée des extrémistes, entend associer ses efforts à ceux de la communauté internationale pour lutter contre ce fléau matrice du terrorisme, a souligné le ministre des Affaires Maghrébines, Abdelkader Messahel dans son allocution à l’ouverture de la conférence.

« Consciente de ses responsabilités, l’Algérie a régulièrement pris des initiatives régionales et internationales, à l’image de l’organisation de la conférence internationale sur la lutte contre l’extrémisme violent et la dé-radicalisation, dans le but de contribuer à une meilleure protection contre la menace terroriste », a ajouté Messahel.

Pour le ministre, la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme exige une lutte contre la xénophobie et l’islamophobie, lesquelles s’affirment comme les nouveaux visages de l’extrémisme violent. Messahel a, rappelé que la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent « est une oeuvre de longue haleine », impliquant en premier lieu, le renforcement et l’approfondissement constant de la démocratie et de la bonne gouvernance.

La lutte de l’Algérie contre l’extrémisme comprend également l’amélioration de la gestion des mosquées soulignant qu’il a été procédé à la réorganisation de l’institution de la fetwa et prévoit de créer un Observatoire national de lutte contre l’extrémisme religieux et une académie des sciences du fiqh et la formation des imams.

La xénophobie et l’islamophobie contribuent, selon le ministre, à « la radicalisation et au recrutement dans les rangs des groupes extrémistes et même terroristes », ajoutant que « des réponses institutionnelles audacieuses doivent constituer les socles de la lutte contre ces dangereux fléaux ». Les flux croissants de combattants terroristes étrangers issus d’un nombre de pays en permanente augmentation, sont un indicateur « clair quant à l’urgence à agir en amont pour tarir ces nouvelles sources de recrutement et de financement des groupes terroristes ».

La réponse à apporter à l’épineuse question de la prise en charge de ces combattants terroristes étrangers, une fois sortis des zones de conflit, doit, a estimé que le ministre, s’écarter des pistes favorisant le transfert « de cette menace vers d’autres espaces de conflits, vers des espaces encore instables ou encore vers des espaces moins nantis en capacité de maintien de l’ordre et de protection de la sécurité. Le conseiller à la présidence de la République, Kamel Rezak Bara, a indiqué qu’il fallait prendre des dispositions pour traiter les questions sociales, religieuses et spirituelles permettant de donner aux jeunes des défenses immunitaires contre le risque de recrutement terroriste.

Selon Bara, le terrorisme, par ses capacités de recrutement par voie d’Internet, avait également « développé une idéologie qui met nos jeunes en particulier en danger », ajoutant qu’actuellement il « ne s’agit plus d’opérations terroristes ponctuelles qui viennent perturber la sécurité publique mais d’opérations de très grande ampleur qui visent des cibles d’importance stratégique, mettant » De son coté, le rédacteur de la revue des études islamiques et membre de l’Association des Oulémas musulmans algériens, Kamel Chekkat a indiqué qu’il fallait revoir le discours religieux en revoyant la formation des imams en leur donnant les capacités nécessaires pour assurer une bonne communication, en vue de combattre l’extrémisme violent.

N. B