Yamilé Gherbalou-Haraoui, universitaire, vient de publier son premier roman. Elle a confié sa publication aux éditions Chihab. Son ouvrage a déjà été présent au Salon international du livre. Elle l’a signé pour ses lecteurs ce début de semaine à la librairie de Chihab éditions, située à Bab El Oued.
Yamilé Ghebalou-Haraoui avance à petits pas dans la littérature. Elle avance cependant sûrement en passant par des étapes, la poésie, la nouvelle puis aujourd’hui le roman. Elle manifeste la volonté de bien maîtriser la forme des genres littéraires de base avant de passer à un autre plus élaboré. Elle s’est ainsi armée pour écrire des romans. Ce cheminement s’avère payant puisque sa première œuvre dans ce genre est d’une lecture fascinante. Son roman se lit d’un trait. Son art de décrire ses personnages les rend attachants au lecteur.
Celui-ci se familiarise avec eux en les découvrant sous des traits physiques et des comportements, traduisant fidèlement leur psychologie, leur personnalité et leur forme de caractère. Le personnage de Omar, l’Algérien, est dans ce sens, très significatif. Il en est de même pour Esmet Nour, l’héroïne de ce roman.
En ce qui concerne le fond, Yamilé Ghebalou-Haraoui veut parler indirectement de l’Algérie. En choisissant le sujet du Liban en guerre dans les années soixante-dix, elle met en parallèle les violences qu’a connues l’Algérie dans les années quatre-vingt dix. Cette allusion à l’histoire de notre pays est voulue, en accord avec l’esprit de notre création littéraire. Pour elle, la littérature algérienne contemporaine est fortement influencée par le besoin de se référer et de s’inspirer des pans lointains ou rapprochés de l’histoire de l’Algérie.
C’est une sorte de revanche que prennent les auteurs algériens sur le colonialisme qui a, non seulement dénaturé notre histoire mais l’a ignorée et même falsifiée. Yamilé Ghebalou-Haraoui qualifie cette prise de position légitime, en la définissant comme une narration littéraire de l’histoire dépossédée. Sur le plan de la forme et de l’écriture de ce roman, le lecteur admire les expressions choisies et les mots recherchés. C’est que Yamilé Ghebalou-Haraoui est une spécialiste de la langue et la littérature française.
Elle enseigne cette discipline à l’université d’Alger. De plus, elle dirige des équipes de recherches au département français de cette université et organise régulièrement des colloques pour en donner les résultats. Elle est l’auteur de recueils de poésie et nouvelles. Après la présentation du roman «Liban», de Yamilé Ghebalou-Haraoui, le critique littéraire et écrivain, Rachid Mokhtari, viendra signer à cette librairie de Bab El Oued en ce mois de janvier, son nouveau roman, intitulé « L’Amante ».
C’est ce qu’a annoncé Mme Yasmina Belkacem, responsable aux Editions Chihab et animatrice de ces rencontres avec les auteurs.