Présenté par le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, l’avant-projet de loi relatif à l’organisation des activités physiques et sportives a provoqué un vif débat à l’hémicycle de l’APN.
Des députés ont critiqué la politique du gouvernement dans le domaine sportif, notamment dans le sud algérien dépourvu de toutes infrastructures permettant la promotion de l’activité sportive et de loisirs.
Certains députés se sont même pris à la compagnie pétrolière Sonatrach en l’accusant de ne pas contribuer au développement du sport dans le Sud. Dans ce contexte, un député s’est interrogé sur la logique de la compagnie Sonatrach qui récolte des bénéfices des richesses des régions du Sud sans pour autant, y investir une partie de ses recettes dans la promotion du sport à travers la réalisation d’infrastructures ou le sponsoring de clubs.
Plusieurs clubs, a-t-il encore dit, ont vu leurs espoirs s’effondrer du fait du manque de ressources financières comme c’était le cas pour le club de football de Béni Thour qui a remporté la Coupe d’Algérie en 2000 devant le WA Tlemcen (2-1) mais n’a pu réaliser d’autres exploits en raison du manque de financement.

La réhabilitation du sport scolaire, la promotion de la pratique sportive dans le Sud et la relance du rôle de la formation ont été au centre des préoccupations soulevées par les membres de l’Assemblée populaire nationale (APN) lors du débat, mercredi matin, du rapport préliminaire de l’avant-projet de loi relatif à l’organisation des activités physiques et sportives. Les interventions des députés ont fait ressortir la nécessité de réhabiliter le sport scolaire devenu quasi absent, malgré les résultats des recherches et études qui mettent l’accent sur l’importance du sport, au palier primaire, espace privilégié pour la découverte de jeunes talents toutes disciplines sportives confondues.
A ce propos, un député a plaidé pour la prise de dispositions par les ministères de la Jeunesse et des Sports et de l’Education nationale afin de conférer un cachet obligatoire à l’activité physique dont la supervision doit être confiée à des enseignants spécialisés en vue d’une meilleure orientation scientifique.
Entre autres points soulevés au sein de l’hémicycle, figurent la formation et son adaptation aux besoins du sport national à travers notamment l’organisation de sessions de formation pour les formateurs et la répartition des encadreurs de manière réfléchie et équitable à travers l’ensemble des wilayas du pays. Selon un autre député, le ministère de tutelle se doit de réunir toutes les conditions matérielles et morales au profit des encadreurs afin de leur permettre d’accomplir pleinement leur mission.
La commission de la jeunesse et des sports du Parlement avait introduit des amendements dans plus de 100 articles et inclus 17 nouveaux articles tout en procédant à la répartition de certaines dispositions contenues dans 12 articles de la loi qui en compte 225. le texte, présenté, rappelons-le, aux acteurs du mouvement sportif, notamment les responsables des fédérations et autres cadres du secteur, le 29 novembre dernier, durant une journée d’étude, prévoit, entre autre, dans son article 138 que «tout règlement de sommes d’argent consacrant le paiement d’une rémunération, prime ou indemnité à un sportif, à un joueur, à un entraîneur, à un personnel d’encadrement sportif, par un club sportif, une ligue sportive, une fédération sportive nationale ou par le Comité olympique algérien doit obligatoirement être effectué par les moyens de payement à travers les circuits bancaires et financiers conformément à la législation et à la réglementation en vigueur».
En d’autres termes, les modalités de contrôle de la gestion des clubs professionnels notamment seront plus vigoureuses. Par ailleurs, l’APN reprendra aujourd’hui ses travaux en séance plénière consacrée aux questions orales, indique hier un communiqué de l’Assemblée. Les questions, au nombre de dix, seront posées au Premier ministre (1 question), aux ministres de la Justice, garde des Sceaux (3), des Affaires religieuses et du wakf (2), de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de la Ville (2), du Commerce (1) et de la Jeunesse et des Sports (1), précise la même source.
Par Mehdi Ait Mouloud