Les libertés académiques et la liberté de recherche scientifique sont garanties et s’exercent dans le cadre de la loi, prévoit l’avant-projet de révision de la Constitution.
Il stipule également que « l’Etat œuvre à la promotion et à la valorisation de la recherche scientifique au service du développement durable de la nation ». L’avant-projet de révision constitutionnelle propose la création d’un conseil national de la recherche scientifique et des technologies. Cet organisme sera chargé de promouvoir la recherche pour l’innovation technologique et scientifique et de proposer des mesures permettant le développement des capacités nationales de recherche-développement.
Des chercheurs interrogés, hier, sur cette question, ont salué les nouvelles mesures. Pour le coordinateur du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), Abdelmalek Rahmani, il s’agit de la satisfaction de l’une des propositions majeures du syndicat faites lors des consultations de 2011. « Nous avons insisté justement sur l’importance de la promotion de la recherche scientifique qui constitue l’un des plus importants piliers d’un pays », a-t-il dit dans une déclaration à Horizons. Selon lui, la création d’un conseil national de la recherche scientifique viendra concrétiser cette revendication.
« Nous remercions le président de la République pour cet acquis stratégique du développement et je pense que c’est une grande victoire pour les chercheurs algériens », a-t-il affirmé. Un avis partagé par le directeur de la recherche au Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread), chef de la division Firmes Economie Industrielle, Mohamed Benguerna. « C’est une chose très importante qui va certainement encourager les chercheurs notamment dans le domaine économique », a-t-il estimé.
Et d’ajouter : « Mais il faudra que la composante et la mission du conseil national de la recherche scientifique et des technologies soient étudiées et que cette institution soit adaptée à la transformation de la société algérienne et la conjoncture actuelle, notamment économique, et que ses chercheurs soient à la hauteur de leur mission », a-t-il suggéré.
Pour sa part, le chercheur Salim Guelala, professeur de sciences politiques, a plaidé pour l’application des lois et l’ouverture d’un débat sur la recherche scientifique avec les chercheurs. « Les politiques doivent être revues et réadaptées.
Il est nécessaire d’accompagner ce conseil par un projet de recherche scientifique afin de définir les priorités de recherche dans le pays, notamment avec les nouvelles mutations, pour que ces lois ne restent pas au stade d’idées ou de projets », a-t-il observé.
Le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), le professeur Mustapha Khiati, s’est dit « agréablement surpris » par la constitutionnalisation de la promotion de la recherche scientifique. « Le fait que l’Etat décide de mettre en exergue la recherche scientifique dans la loi fondamentale est une chose très importante qui reflète la prise en charge des préoccupations majeures de la communauté des chercheurs ».
Toutefois, le professeur Khiati a plaidé pour la promotion de la recherche scientifique sur le terrain. « Qu’elle ne reste pas au stade de loi après l’adoption de la Constitution, car elle est fondamentale pour le développement durable », a-t-il précisé.