«Les pouvoirs publics doivent créer des marchés de proximité mais surtout un marché de gros en alimentation générale pour sortir de l’anarchie actuelle»
L’Algérie qui couvre 70% de ses besoins alimentaires par le biais de la production nationale compte réaliser de nouvelles avancées dans ce domaine.
Le congrès de l’Union générale des commerçants et artisans algériens, qui débute aujourd’hui, est placé sous le slogan de la promotion de la production nationale. C’est tout un programme pour le quinquennat 2015/2019 dans le contexte de la chute du prix du pétrole. Et bien sûr, parmi les préoccupations qui seront abordées figure la construction de nouveaux marchés. Dans ce domaine, c’est l’absence d’un marché de gros d’alimentation générale qui fait défaut. Pourtant, cela aurait pu contribuer à proposer des prix abordables selon des membres de l’Union rencontrés lors du congrès régional du Centre tenu récemment à Alger.
Le vice-président de la commission des marchés de gros des produits d’alimentation générale, Omar Lazri, est de ceux-là. Il a rappelé que lors de sa dernière conférence de presse, il avait interpellé les pouvoirs publics qui doivent, selon lui, créer des marchés de proximité mais surtout un marché de gros en alimentation générale pour sortir de l’anarchie actuelle.
Pour l’instant, le marché de Semmar à Alger ne répond pas aux normes. Or, le circuit de distribution est important pour promouvoir la production nationale à travers le pays dans des conditions d’hygiène et de sécurité alimentaires. Selon l’Ugcaa, ces marchés vont contribuer à l’organisation de l’activité du commerce et permettront également le contrôle du prix des produits.
Or actuellement, l’Etat et les commerçants insistent uniquement sur les marchés de gros des fruits et légumes laissant peu de place à l’alimentation générale. L’Etat a prévu de construire de nombreux marchés de proximité dans de nombreuses villes mais il laisse l’approvisionnement dans l’anarchie en refusant de se pencher sur ce problème de vente en gros.
Les commerçants du marché de gros de Semmar avaient protesté contre la décision du wali d’Alger de les transférer à El Harrach car ils ne seraient pas adaptés à l’activité à cause de leur exigüité.
Parmi les autres conditions pour l’encouragement de la production nationale figure aussi la lutte contre l’informel qui sera parmi les revendications de l’Ugcaa lors de son congrès d’aujourd’hui.
Des représentants de l’Union ont déjà appelé l’opinion publique et l’État pour les aider à s’organiser et mieux lutter contre l’ampleur du marché informel. En fait, ils demandent même à l’État de leur vendre des lots de terrain pour la construction de regroupements de commerce de produits alimentaires.
Ces regroupements sont à même d’être mieux gérés pour combattre les pratiques de concurrence déloyale. Ces opérateurs s’estiment lésés financièrement et considèrent notamment que leurs bénéfices sont dérisoires tandis que les commerçants de l’informel prolifèrent sans payer d’impôts et de taxes et sans être titulaires de registres du commerce. Ces imperfections ont des conséquences sur les consommateurs en Algérie même si la permissivité des pouvoirs publics aggrave la situation eu égard à la prolifération de ces marchée informels. Le contrôle des produits périssables est une autre verrue dans ce système de commerce.
Quelquefois, les commerçants obtiennent gain de cause comme à Sétif où la décision de créer un nouveau marché de gros des produits alimentaires dans cette wilaya a été prise lors d’une rencontre des représentants de l’Ugcaa avec le wali. Il a été décidé de dégager une parcelle de terrain de plus de 20 hectares afin de réaliser un nouveau marché de gros de produits alimentaires qui devra alimenter toutes les wilayas de l’Est et du Sud-Est. Il a été convenu que le nouveau marché accueillera plus de 500 distributeurs en alimentation générale.