Promotion de la production nationale: Les investisseurs se disent lésés

Promotion de la production nationale: Les investisseurs se disent lésés

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La tolérance des importations, l’absence de la publicité et le manque d’espace de vente sont entre autres les défaillances que dénoncent les investisseurs.

Les mesures protectionnistes prises par le gouvernement afin de promouvoir la consommation du produit national ne semblent pas suffisantes.

«Le produit algérien souffre encore de la concurrence du produit importé et celle du produit monté localement », ont tenu à dénoncer de nombreux investisseurs dans le domaine de la machinerie agricole à l’occasion de la tenue du Salon de l’agroéquipement Sipsa-Sima récemment à Alger.

Selon le propriétaire de l’usine Gherassli-Plast spécialisée dans la fabrication du matériel d’irrigation et des pompes, implantée dans la région de Sougueur dans la wilaya de Tiaret, le produit algérien ne trouve pas de preneur, à cause notamment de l’obligation instituée dernièrement portant inscription de mention «made in Algéria» sur le produit local. «Cette mention fait fuir les agriculteurs», dira-t-il. «Les agriculteurs pensent encore que le produit local est de bas de gamme»,fait observer notre interlocuteur. Avant d’ajouter que «ces derniers ont tout à fait le droit de se rabattre sur le produit étranger qui continue à inonder le marché algérien et sur le produit monté localement exposés à des prix moins chers que le produit local.», souligne-t-il. «Les importateurs et les investisseurs dans le montage vendent leurs produits à des prix moins chers, car ils n’ont pas autant de charges dont ils doivent s’acquitter que les investisseurs dans la fabrication. Ces derniers sont tenus de s’acquitter de plusieurs charges (électricité, eau, employés, achat de la matière première, assurance, etc. », a-t-il signifié, appelant le gouvernement à revoir sa stratégie quant à la promotion du produit local.

Par ailleurs, en s’exprimant sur le même sujet, beaucoup d’investisseurs ont relevé le fait que l’état n’accompagne pas les investisseurs dans la promotion de leurs produits. «La publicité coûte énormément cher. Aucun investisseur ne peut supporter ses frais», ont déploré certains investisseurs, mentionnant que c’est normalement l’état qui doit prendre en charge les frais de cette publicité. «Certes, nous travaillons avant tout pour notre intérêt, mais nous contribuons aussi à l’économie de la devise», a argué un investisseur issu de la wilaya de Boumerdès spécialisé dans la fabrication des cuves des citernes isothérmiques. «L’état ne prévoit pas aussi beaucoup de salons dédiés à la vente du matériel agricole. Hormis, le Sipsa-Sima, le fabricant du matériel agricole n’arrive pas à faire connaître son produit», a dénoncé de son côté un autre investisseur.

Il est à noter que l’industrie du matériel agricole est encore faible en Algérie. «L’état recourt encore à l’importation de beaucoup d’intrants et de la matière première», indique-t-on. L’agriculture sous serre et la réalisation des chambres froides se développent lentement en Algérie à cause notamment de la faiblesse de la production nationale en termes d’intrants et de la cherté de ces derniers.

Il est à noter en outre que compte tenu de la faiblesse de la production nationale dans certaines filières, le gouvernement a suspendu les licences d’importation pour de nombreux produits. Le cas de l’importation des intrants concernant la production des boissons gazeuses au mois de Ramadhan dernier est révélateur. C’est le cas aussi concernant certains médicaments et autres matières premières.

Le ministre du Commerce, Saïd Djellab, a fait savoir au cours de la semaine écoulée que la liste des produits interdits à l’importation risque fort de se voir écourter. En d’autres termes l’Algérie va renouer avec les importations.